« Les laboratoires sont demandeurs de partenariats avec la recherche publique »

STRONG>Où en sont les accords noués par l'Aviesan avec les laboratoires pharmaceutiques privés ?Nous avons signé un partenariat global de 50 millions d'euros avec Sanofi-Aventis, au sein duquel un premier accord de recherche fondamentale a été mis en place avec le Centre d'immunologie de Marseille-Luminy, en décembre dernier, pour une durée de cinq ans. L'idée est d'identifier de grandes problématiques définies conjointement par les chercheurs académiques et les industriels, sur des sujets « amont » susceptibles de déboucher sur des développements. Nous finalisons des accords avec d'autres laboratoires, français et étrangers, sur la même logique de partenariats très en amont.Les transferts de technologie de la recherche publique vers le privé se sont-ils améliorés ?Aviesan avait deux objectifs. Le premier était de donner une meilleure visibilité à la recherche académique pour les industriels. C'est fait, par exemple avec les rencontres internationales de recherche, qui mettent en relation nos chercheurs et les responsables scientifiques des grands laboratoires, en vue de nouer des partenariats. Nous souhaitions aussi avoir une meilleure réactivité, c'est pourquoi nous avons créé Covalliance, un comité qui réunit les structures de valorisation des membres d'Aviesan. Dans ce cadre, nous définissons un mandataire unique, c'est-à-dire un interlocuteur qui fait gagner du temps. Auparavant, les choses prenaient tellement de temps que l'industriel finissait parfois par repartir, lassé d'attendre ! Aujourd'hui, nous proposons une connaissance de la recherche française de façon simple, intégrée, pour les directeurs internationaux de recherche et développement. C'est de cela qu'ont besoin les industriels, car un groupe international regarde le monde, pas uniquement la France.Où en sont les relations entre secteur public et privé ?Pfizer vient de fermer son plus gros centre de recherche britannique. C'est bien la preuve que les laboratoires pensent que même avec des centaines de chercheurs, ils ne pourront trouver seuls les informations leur permettant de découvrir de nouvelles cibles, puis de nouvelles molécules. Le rôle de la recherche fondamentale n'a donc jamais été aussi important, et si les choses ont pu paraître autrefois déséquilibrées, les atouts sont aujourd'hui clairement dans le domaine académique. Les industriels sont demandeurs de collaborations.Pourtant, l'affaire Mediator a relancé les critiques selon lesquelles le manque d'experts indépendants serait lié à un manque de financement public...Les chercheurs sont foncièrement indépendants et la très grande majorité d'entre eux ne sont pas motivés par l'appât du gain. Mais il est logique que les industriels fassent appel aux meilleurs chercheurs mondiaux. Un point important est de permettre à de jeunes chercheurs d'avoir les moyens d'acquérir une autonomie d'équipe et de se développer : c'est ce que nous faisons avec le CNRS dans le cadre d'un programme qui soutient de jeunes chercheurs de l'étranger pour une durée de trois à cinq ans, avec le soutien de partenaires publics ou privés. Donc, le problème ce n'est pas le financement, mais notre capacité à attirer les meilleurs.Peut-on envisager des experts n'évoluant que dans le public, sans lien avec l'industrie ?Il n'est pas surprenant qu'un expert reconnu dans son domaine soit contacté directement par les industriels. Par ailleurs, après le Grenelle et la charte nationale de l'expertise, nous avons mis en place une charte de l'expertise Inserm. D'ici à fin 2011, nos chercheurs devront effectuer des déclarations d'intérêts.Mais ces déclarations d'intérêts ne font généralement l'objet d'aucune vérification...Elles doivent être suffisamment détaillées et exhaustives pour ne pas laisser de place au doute.
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