Les experts étrangers voient la France rebondir

Et si le pronostic du gouvernement était bon ? Selon Bercy, le PIB progressera de 2,5 % en 2011. Située 1,1 point au-dessus de celle prévue pour 2010, cette prévision est très éloignée de celle de Bruxelles, qui table sur une hausse de 1,5 % de l'activité, ou de celles du FMI et de l'OCDE. Les deux institutions internationales visent une croissance de 1,7 %.Fait-on preuve d'un optimisme forcené à Bercy ? Pas sûr. En effet, si le consensus Forecasts daté d'avril qui reprend les prévisions de 240 économistes estime à 1,7 % la croissance du PIB 2010, les anticipations de quelques grandes banques étrangères laissent à penser que ces objectifs sont atteignables. Un optimisme qui est loin d'être partagé par les économistes français (lire ci-dessous). Ces prévisions ont un point commun : un rebond de l'industrie tricolore se traduisant essentiellement par une accélération de l'investissement. Selon le consensus, celui-ci augmenterait de 2,8 % après avoir cédé 1,4 % cette année. Il bondirait même de 4,5 % selon les économistes de Bank of America- Merrill Lynch. Ainsi, la France enregistrerait une croissance de 2,5 % en 2011. Une performance inédite depuis 2004. La banque suisse UBS est sur la même longueur d'ondes. Elle parie sur une hausse de l'investissement de 4,6 % (+ 2,2 % pour le PIB).Consommation des ménagesSelon Goldman Sachs, ce dynamisme industriel s'appuierait sur la consommation des ménages. La banque d'affaires américaine anticipe une augmentation de 1,4 % de la consommation l'année prochaine (soit 0,6 point de mieux par rapport à 2010). Cette solide propension à consommer, qui permettrait d'afficher une croissance de 2,4 % selon Goldman Sachs, stimulerait la production manufacturière. Selon ING Financial Markets, celle-ci augmenterait de 3,7 % en 2011, contre 3 % en 2010. Goldman Sachs envisage une hausse de 3 % contre + 2,4 % cette année Toutefois, la consommation, point fort de l'économie française pendant la crise récente, ne serait pas aussi dynamique qu'au cours des dernières années. Alors qu'elle affichait une progression annuelle supérieure à 2 % entre 1998 et 2007, celle-ci n'augmenterait que de 1,4 % en 2011. En l'absence d'inflation, cet essoufflement s'expliquerai sur- tout par l'absence de reprise sur le marché de l'emploi. Même les plus optimistes n'envisagent pas de baisse du nombre de chômeurs. Seule Bank of America-Merrill Lynch voit le taux de chômage reculer significativement, de 9,6 % à 8,6 % d'ici 2011. Ses consoeurs parient surtout de légers replis, voire des hausses. C'est notamment le cas des britanniques d'Econ Intelligence Unit qui voit le taux de chômage passer de 10,3 % à 10,6 %.
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