Retraites : les avantages des fonctionnaires en question

Qu'on se le dise, Éric Woerth ne cherche pas à aller vite, s'agissant de la réforme des retraites. Même si les grandes lignes du projet gouvernemental seront dévoilées dès le mois de mai - probablement au cours de la deuxième quinzaine -, le ministre du Travail est agacé par les commentaires et sondages sur sa volonté de forcer le rythme. Il dit vouloir prendre le temps de la concertation. C'est le langage qu'il tiendra aujourd'hui aux représentants des syndicats de fonctionnaires, qu'il recevra rue de Grenelle. Parallèlement, il commencera à recevoir les représentants des partis politiques représentés au parlement (français et européen). Le ministre ne devrait pas encore dévoiler ses batteries. Il s'agira, ce jeudi, d'évoquer surtout la méthode. Pour parvenir à quel objectif ? Certes, les retraites des fonctionnaires vont peser de plus en plus lourd. Ce sont surtout celles des retraités des collectivités locales et hôpitaux, dont le poids dans le PIB va progresser, selon le Conseil d'orientation des retraites (COR). Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les dépenses liées aux fonctionnaires d'État ne verraient pas leur importance progresser, relativement à la richesse nationale, toujours selon le COR. Pour les experts du gouvernement, la vraie question, s'agissant des fonctionnaires, est celle de l'équité, des mesures que réclamerait l'opinion publique, pour rapprocher leurs régimes de retraite de ceux du privé. « On sera beaucoup dans la symbolique », confie un expert. « Il y a des différences entre le public et le priv頻 a rappelé Éric Woerth. « Certaines sont justifiées, d'autres sont plutôt l'héritage de situations historiques. »Techniquement délicatLes différences restent nombreuses. La première : le mode de calcul de la pension. Celle des fonctionnaires est basée sur les 6 derniers mois de traitement, contre les 25 meilleures années de salaire dans le privé. Éric Woerth juge possible de revoir cet écart. Mais ce sera techniquement délicat, les données rétrospectives sur les traitements, dans la fonction publique, n'étant pas forcément disponibles. Un chantier qui se compterait en... dizaines d'années.Tous les autres sujets « symbole » seront sur la table. Ainsi, les femmes fonctionnaires ayant trois enfants peuvent demander leur départ en retraite après 15 années d'activité. Avec une pension bien sûr très modeste. Surtout, les fonctionnaires dits « actifs », principalement ceux en uniforme (policiers, gendarmes, gardiens de prison...) bénéficient d'un régime avantageux, qui leur permet de partir en retraite dès 50 ou 55 ans. Tous les cinq ans, une année de cotisation « gratuite » leur est attribuée. Les instituteurs appartenaient à cette catégorie, avant de devenir « professeurs des écoles ». Ces avantages seront « sur la table ». On imagine mal qu'ils puissent être remis en cause purement et simplement. Des compensations seront à prévoir. n
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