Depuis quelques jours, l'affaire de proxénétisme impliquant plusieurs joueurs de l'équipe de France est au centre des débats. Mais peut-elle ternir l'image des Bleus ? Pas sûr. « Je ne crois pas que cela atteigne vraiment l'image de l'équipe de France, analyse le publicitaire Jacques Séguéla. Si l'affaire se vérifie, elle est évidemment lamentable. Les Français vont s'en offusquer, mais au-delà d'une certaine limite. Si le joueur concerné a la faveur du public, grâce à une certaine réputation, ça peut être grave pour lui à titre personnel. Mais pas pour l'équipe. » « entrer en repentance » Déjà malmenés par l'opinion publique, les vice-champions du monde n'avaient pas besoin de cela. Mais, heureusement pour eux, la Coupe du monde se profile. Avec une occasion en or de se racheter. A quitte ou double. « Le premier match en Afrique du Sud sera décisif, assure Séguéla. Si on gagne brillamment, on aura tout oublié. En revanche, si on perd, tous les maux s'abattront sur l'équipe et son image. C'est finalement le jeu qui va décider beaucoup plus que la justice. » En attendant, la Fédération française de football a choisi de ne pas commenter l'affaire. « C'est une bonne chose, estime l'ancien conseiller en communication de François Mitterrand. Elle doit se garder de toute déclaration avant qu'il n'y ait d'abord mise en accusation et ensuite condamnation. Elle doit ensuite réprimander ce qui mérite de l'être. Concernant les joueurs, si l'un d'eux est déclaré coupable par la justice, il doit immédiatement s'excuser à l'américaine et entrer en repentance. Comme l'a fait Tiger Woods. » Sans quoi, il risque de voir quelques-uns de ses partenaires s'éloigner. A l'inverse des Bleus, qui semblent hors de danger sur ce terrain. « Ça peut gêner les sponsors des joueurs incriminés. Mais pas les sponsors de l'équipe de France. Elle est au-dessus de ça », affirme Séguéla. D'après lui, les Français devraient de toute façon se montrer indulgents. Notamment avec Franck Ribéry. « Les affaires de prostitution sont moins retentissantes en France qu'elles ne le sont dans les pays anglo-saxons, explique-t-il. Après, la rumeur reste la rumeur. Et ça gênera évidemment son image. D'autant plus qu'aujourd'hui elle est l'antithèse de cela. »Alexandre Jaquin

latribune.fr

22 Avr 2010, 7:41

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