Avis de tempête boursière pour les acteurs de la plaisance

Il paraît bien loin le temps où les fabricants de yachts de luxe vantaient les mérites d'une clientèle de milliardaires pour s'affranchir des aléas conjoncturels. Dans le secteur du nautisme, les victimes de la crise sont presque aussi nombreuses que le nombre de ses représentants cotés. Couach en est la meilleure illustration. Le chantier bordelais spécialisé dans la conception de grandes unités vendues plusieurs millions d'euros, n'a pas pu échapper à la liquidation judiciaire. Introduite en 2000 sur la Marché Libre, la société a dû faire ses adieux à la Bourse fin décembre dernier. D'autres ont frôlé de justesse le naufrage. Rodriguez, qui opère sur le même segment que Couach, en fait partie. Coincée entre des ventes de bateaux neufs en berne et des stocks d'occasions trop envahissants, donc coûteux, le groupe a fait l'objet, il y a un an, d'une procédure de sauvegarde dont il n'est sorti que le 7 avril dernier. revirement stratégiqueLa reprise des cotations du titre, le 9 avril, a d'ailleurs laissé les investisseurs de marbre. Depuis, l'action a perdu 20 %. L'avenir de Rodriguez reste flou. D'après Annie Bonal, analyste chez Gilbert Dupont, les déboires de la société ont « porté un coup à sa notoriété. Certains clients pourraient utiliser la fragilisation financière du groupe comme argument commercial pour négocier les prix des bateaux à la baisse ». De son côté, Poncin Yachts a lui aussi failli sombrer. Le constructeur de voiliers nourrissait le voeu de pouvoir défier de grands groupes comme Bénéteau;néteau en produisant des embarcations à des prix imbattables. Malheureusement, la finition n'y était pas. Il aura fallu que la société passe par un redressement judiciaire, achevé mi 2009, pour bien rebondir et se recentrer sur les ventes de catamarans de luxe au travers sa marque Catana. Un revirement stratégique qui lui a permis d'afficher à fin janvier un carnet de commandes équivalent à 92 % de son objectif de chiffres d'affaires annuel (exercice clos au 31 août). Alimentant au passage un courant acheteur sur la valeur, qui a bondi de près de 90 % depuis le début de l'année. Selon Annie Bonal, « le modèle économique des acteurs de taille moyenne dans le secteur de la plaisance est viable à partir du moment où il repose sur un marché de niche ». Premier constructeur mondial de catamarans de croisière, Fountaine Pajot en est une bonne illustration. Le chantier rochelais devance de plus de 15 points l'indice Alternext All Share par rapport au 1er janvier.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.