Négociations difficiles à Pékin pour Geithner et Clinton

Les États-Unis pourraient lever d'ici à l'été les restrictions sur leurs exportations de produits de haute technologie vers la Chine, a annoncé vendredi le secrétaire au Commerce Gary Locke, en visite à Pékin. Ce geste, très attendu par Pékin, devrait aider au rapprochement de Pékin et Washington, au coeur de la visite qu'entreprend le secrétaire d'Etat Timothy Geithner dans la capitale chinoise lundi et mardi. Ce dernier entend aborder à cette occasion plusieurs sujets sensibles: la monnaie, la propriété intellectuelle et l'accès pour les entreprises américaines au marché chinois. De leur coté les Chinois ont eux aussi fait savoir qu'il ne servirair à rien de la part de Washington de mettre la pression sur le dossier du yuan. Une importante délégation américaine menée par Timothy Geithner et Hillary Clinton sera aussi à Pékin en début de semaine pour une rencontre annuelle couvrant l'ensemble des dossiers stratégiques et économiques entre les deux pays. Au total 15 membres du gouvernement et des agences américaines ont prévu e faire le voyage. « C'est très rare de voir une délégation américaine aussi importante se rendre à l'étranger» raconte un initié. Interdépendance sino-américainePour les deux parties les enjeux sont de taille. Les deux économies sont de plus en plus interdépendantes et plus que jamais les Etats-Unis ont besoin de la Chine pour avancer sur les grands dossiers internationaux : Iran, Corée du Nord ou Afghanistan. Les deux pays qui sortent à peine d'une période de tensions dans leurs relations voudront transformer cette rencontre en un succès. On peut donc s'attendre à des déclarations lénifiantes dans le communiqué final qui sera publié mardi soir, même si il parait peu probable que la Chine accepte l'ensemble des requêtes américaines. « Trop sûre d'elle »« La liste de réclamations américaines est comme d'habitude très longue », explique David Shambaugh, un spécialiste des relations sino-américaines et professeur à L'Université de George Washington. « Or depuis la crise financière, les Chinois se sentent en position de force. Au bout du compte, les Américains n'ont qu'une très faible marche de manoeuvre pour faire plier la partie chinoise », continue le spécialiste qui évoque une Chine « trop sure d'elle ». Sur le yuan en particulier, la Chine semble se préoccuper de la crise de l'euro et beaucoup d'experts pensent qu'elle utilisera cette excuse pour retarder une réévaluation qui était attendue dans le prochain mois. Une prise de position qui devrait déplaire à Timothy Geithner, qui subit la pression des industriels américains pour faire avancer le dossier. Rééquilibrage« Les Chinois veulent être reconnus comme partenaire à part entière. Ils ne veulent plus des discours paternalistes qui ont dominé les relations des 30 dernières années », continue David Shanbaugh. Il semble donc qu'un véritable rééquilibrage soit en cours dans les relations des deux pays. Même si du point de vue chinois les Etats-Unis restent la super puissance incontournable, le pays n'hésite plus à se faire entendre. « La vraie nouveauté c'est que désormais la Chine présente elle aussi une liste de requêtes », confirme Jin Canrong, professeur à L'Université du peuple à Pékin. « Elle attend beaucoup des Américains lors cette rencontre», conclut-il. (voir aussi l'Événement)
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