Attractivité  : les limites de l'aménagement du territoire

Voilà de quoi relativiser tous les documents dissertant de l'attractivité de la France en général. L'édition 2010 de « La France et ses régions », publiée ce mardi par l'Insee, pointe la diversité des types d'attractivité des territoires français. Difficile, donc, de parler au singulier en la matière, tant les territoires français ont des capacités différentes à attirer et retenir des activités nouvelles et des facteurs de production (entreprises et emplois), mais aussi des populations et leurs revenus. Ce constat marque évidemment les limites des politiques d'aménagement du territoire, ainsi que le note l'Insee. Malgré ces politiques, « la France reste très marquée par le poids de son histoire et par sa géographie ». Avec des fondamentaux qui restent constants. Ainsi, Paris et ses couronnes continuent d'attirer les jeunes actifs et les sièges d'entreprises, la capitale étant « la seule ville française à jouir d'un rayonnement à l'échelle mondiale ». « La saturation des réseaux de transport atteint un point critique », note cependant Laurence Labosse, qui relève aussi le défi « de la préservation de la qualité de la vie et de la cohésion du territoire » en Ile-de-France. Les métropoles régionales du type de Lille, Marseille ou Strasbourg, sont les territoires qui ont tiré le plus profit, ces dernières années, des politiques de décentralisation. Même si tout l'enjeu est à présent « de renforcer leurs fonctions métropolitaines, de préserver leur cohérence sociale et territoriale avec leurs périphéries et de maîtriser l'étalement urbain ». à l'inverse, des territoires restent marqués par leur passé industriel et affectés par une baisse de leur population depuis la fin des années 70. Leur population vieillit et le taux de pauvreté y est particulièrement élevé. C'est le cas d'une vingtaine de zones d'emploi, situées principalement sur les franges du nord de la France, tel le Calaisis, ou la zone de Lens-Henin.créer des emploisAu Sud, de nombreux territoires ont su tirer parti de leur situation géographique pour attirer touristes et résidents, qu'ils soient retraités ou actifs. « L'enjeu pour ces territoires est désormais de pouvoir faire face à l'arrivée d'actifs en quête d'un emploi », relève l'Insee. Le Languedoc-Roussillon doit en particulier relever ce défi, souffrant d'un nombre insuffisant d'emplois par rapport à la croissance de sa population. Globalement, la concentration de la production en France est plus importante que celle de la population. L'Ile-de-France attire à elle seule plus de 28 % du PIB. Elle est suivie de Rhône-Alpes, dont le PIB est trois fois plus faible. Avec Paca et Nord-Pas-de-Calais, ces quatre régions concentrent près de la moitié du PIB français. En 2008, la moitié des entreprises créées l'ont été en île-de-France, Paca, Rhône-Alpes et Languedoc-Roussillon. Le régime d'auto-entrepreneur a dopé les créations d'entreprises dans toutes les régions métropolitaines, le record en la matière appartenant à Poitou-Charentes.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.