La Fédération française de football se donne un an pour se réformer

Le football français, à cran depuis les mésaventures des Bleus en Afrique du Sud, a choisi d'éviter le bain de sang. Vendredi, la Fédération française de football (FFF) choisira son unique candidat Fernand Duchaussoy, représentant de la Ligue de foot amateur, pour succéder au président Jean-Pierre Escalettes. « Ce qui s'est passé ne se reproduira plus », a déclaré le candidat au « Parisien », en référence à la grève des joueurs pendant la Coupe du monde. Pour parvenir à ce consensus, professionnels et amateurs ont âprement négocié les esquisses d'une réforme de la gouvernance du football, publiquement souhaitée par le président de la République Nicolas Sarkozy. Les travaux, qui seront en partie menés pendant les Etats généraux du football en octobre, doivent aboutir à l'adoption de nouveaux statuts le 18 décembre, lors d'une assemblée constitutive. L'élection dans ce nouveau cadre d'un nouveau président n'aura pas lieu avant la mi-2011. Manque de pouvoirEn attendant, tous sont d'accord sur la philosophie d'un nouveau mode de gouvernance. Il se composerait d'un directoire, en charge du quotidien et d'un conseil de surveillance non exécutif, qui remplacera le conseil fédéral. Mais le diable se cache dans les détails et les débats promettent d'être virils ces prochains mois. Principal problème : la réforme du mode d'élection du prochain président. Il est aujourd'hui élu par l'assemblée fédérale, composée des Ligues et districts locaux, un système qui aboutit à des scores de république bananière dépassant les 90 %. Le président de la Ligue de football, Fédéric Thiriez, a publiquement souhaité que les 20.000 clubs de football français ou les 2 millions de licenciés désignent directement le président. Une proposition qui heurte évidemment les instances élues du football amateur qui ne souhaitent pas perdre leurs pouvoirs. Mais pas seulement. « Nous ne sommes pas pour ce mode d'élection. Qui est capable mieux que le conseil fédéral de savoir qui est le mieux placé pour le représenter. En revanche, nous sommes favorables à une composition élargie vers d'autres familles du football. En Italie, il est divisé entre amateurs, professionnels et les autres familles comme les arbitres ou les entraîneurs », indique le représentant des joueurs professionnels Philippe Piat.Autre problème : le directoire. Sera-t-il composé de dirigeants professionnels ? La suggestion a même été faite par Jean-Pierre Escalettes lors de son audition par les députés à l'Assemblée nationale. A priori, le code du sport autorise seulement des élus à diriger la fédération, explique-t-on dans l'entourage de la LFP et de la FFF. Il faudrait donc une modification législative pour faire entrer des dirigeants rémunérés à la tête de la FFF. Or, actuellement, les compétences du directeur général de la FFF, Jacques Lambert, sont reconnues, mais c'est son manque de pouvoir décisionnaire et le recours systématique à des élus qui pose problème. Enfin, les représentants du monde professionnel souhaitent négocier une meilleure répartition de leurs voix au sein des futures instances. Ils ont aujourd'hui 20 % des voix au conseil fédéral, futur conseil de surveillance.
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