La collecte des mails en ligne de mire de la Cnil

ternetLes sites marchands abreuvent les internautes d'offres publicitaires en tout genre. Mais, souvent, l'internaute ne s'est jamais rendu sur les sites en question, n'a jamais rempli de formulaires et encore moins donné son autorisation pour recevoir des offres. Comment font les marchands pour cibler au mieux leurs clients potentiels sur Internet ? Ils s'adressent à des sociétés spécialisées dans les bases de données sur Internet, comme 1000mercis ou Come & Stay par exemple.Grâce à des bases de données contenant des millions de profils d'internautes très bien renseignées, ces dernières peuvent répondre à des demandes très pointues, et facilement cibler la femme urbaine de 30 ans, qui a récemment acheté des chaussures en ligne et qui part en voyage aux Maldives. C'est la constitution de ces bases qui est aujourd'hui en ligne de mire de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil). De fait, pour créer des bases de données « mutualisées », les sociétés de marketing interactif agrègent de façon quasi automatique les informations déposées par les internautes sur des sites marchands. À l'arrivée, en mixant les informations collectées sur un site de voyages, un vendeur de DVD, une boutique de mariage, elle connaît tout de l'internaute. Dans un second temps, elle commercialise cette base à d'autres entreprises. Pour légaliser l'opération, ces sociétés envoient (parfois) un mail d'information à l'internaute, pour obtenir un accord tacite.Répondant à une « demande de conseil » formulée par une entreprise à propos de la légitimité de ces fameuses bases mutualisées, la Cnil assure, dans un courrier dont « La Tribune » a pris connaissance, que « le consentement de l'internaute ne peut être recueilli de façon tacite ». « Le fait que l'internaute a donné son consentement pour recevoir des offres de la société A ne signifie pas pour autant qu'il a donné son accord pour être inscrit au programme de fidélisation proposé par la société B. » Telle est donc la position officielle de la commission. Les sociétés de marketing vont être obligées de vérifier qu'elles agissent en conformité avec la Cnil. Par exemple, 1000mercis, cotée sur Euronext, génère une partie substantielle de ses recettes (29 % en 2008) grâce à ces bases. Fin 2008, elle revendiquait « 17 millions de profils individuels en Europe pour plus de 700 millions de critères ».En parallèle, la Cnil mènerait, selon nos informations, une enquête sur Locafilm, société de location de DVD, qui aurait fait commerce de bases de données de 20 millions d'adresses. Sandrine C
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