La crise de la dette persiste en Europe

La situation financière de l'Irlande et du Portugal est venue rappeler en ce début de semaine que, outre la Grèce, certains États de la zone euro ne sont pas encore tirés d'affaire. Baromètre de la perception des marchés financiers, les écarts de taux auxquels ont emprunté ces deux pays par rapport à la référence allemande se sont élargis (lire ci-dessous). Pourtant, les deux pays affrontent des problèmes différents.En Irlande (lire ci-dessous), ce sont les difficultés rencontrées par le secteur bancaire qui détériorent les finances de l'État. Le gouverneur de la banque centrale d'Irlande a admis que le pays n'arriverait pas à ramener les déficits publics sous les 3 % du PIB en 2014, contre 14 % en 2009. « Il est probable que les Irlandais vont choisir à nouveau la voie de l'austérité comme ils l'ont fait dès 2008. Ils avaient à l'époque réduit les traitements des fonctionnaires de 15 %, une décision sans équivalent ailleurs. Les Irlandais sont en effet très soucieux de continuer à participer à la zone euro et ils savent qu'ils ont besoin que les prix et les salaires baissent en Irlande pour rattraper l'écart de compétitivité avec l'Allemagne », explique Maurice de Boisséson, chez Octo Finances.Au Portugal, le déficit public sur huit mois est d'ores et déjà supérieur de plus de 5 % à celui de la même période en 2009. Or le gouvernement veut le ramener de 9,3 % du PIB en 2009 à 7,3 % cette année. La mission est donc quasi impossible. « Les principales raisons de ce déséquilibre résident dans la chute des recettes fiscales et dans la hausse des dépenses sociales. Dans les deux cas, le chômage élevé en est la cause. Toutefois, le nombre de sans-emploi ne progressant plus, la pression devrait se relâcher dans les prochains mois. Mais, même ainsi, le Portugal devra s'endetter davantage que ce qui était prévu en 2010 », commente Christoph Weil, analyste à la Commerzbank.Pourtant, on est loin des incertitudes qui prévalaient en pleine crise grecque. L'aide de 110 milliards d'euros sur trois ans fournie par l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) à la République hellénique a permis son sauvetage. De même, le Fonds spécial d'aide à un membre de la zone euro, d'un montant théorique (voir ci-contre) de 750 milliards d'euros, reste une bonne prévention, comme l'atteste la note AAA que vient de lui attribuer Standard and Poor's.La seule inconnue demeure la réaction des populations. En Grèce aujourd'hui, comme demain au Portugal et en Irlande, l'inévitable poursuite des politiques d'austérité pourrait finir par une forte contestation sinon dans la rue, au moins dans les urnes.
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