L'acier ne peut que repartir à la hausse

matières premièresLa Chine n'a jamais produit autant d'acier qu'au mois d'août. Alors que l'Europe bronzait sur les plages, 52,3 millions de tonnes de tubes et de profilés sont sortis des hauts-fourneaux du pays, soit la moitié de l'acier mondial, selon la World Steel Association. Au total, 106,5 millions de tonnes d'acier ont été produits sur la période, ce qui limite le repli de la production sur un an à ? 5,5 %. La demande d'acier pour la construction, en Chine mais aussi en Amérique du Nord, semble se réveiller. D'ailleurs, les aciéristes ne cessent de remettre en marche des capacités de production partiellement fermées, à commencer par ArcelorMittal, premier producteur d'acier. Le groupe indien anticipe un redémarrage de 10 % de la demande d'acier en 2010. Un optimisme qui s'appuie sur un phénomène classique dans l'industrie de l'acier : après une longue phase de ralenti, la demande destinée à la reconstitution des stocks est relativement forte. « Nous venons de traverser la plus forte correction de la demande d'acier depuis la Seconde Guerre mondiale, et la demande pourrait donc accélérer fortement sur le dernier trimestre », analyse Johan Rode chez Citi, qui prévoit une progression de 15 % de la demande en 2010, pour des prix qui passeraient de 600 dollars la tonne actuellement à 700 dollars en 2011.le baromètre du nickel« La reprise a commenc頻, confirmait ce week-end Rafael Naranjo, PDG de l'espagnol Acerinox, numéro un mondial de l'acier inoxydable, qui a promis un retour à l'équilibre de son activité pour le trimestre en cours. Car les cours de l'acier inoxydable se redressent, tirés par ceux du nickel, qui ont grimpé de 18 % cette année, à 17.150 dollars la tonne hier au LME. En l'absence de référence indiscutable sur les cours de l'acier, le nickel joue les baromètres. Anticipant la répercussion des coûts du nickel dans l'acier, les distributeurs achètent de l'acier lorsque le nickel monte, et le boudent lorsque le nickel chute.À moyen terme, les cours de l'acier semblent destinés à grimper, en raison de la hausse des coûts de production des aciéristes chinois, les moins chers du marché. Ces derniers ont vu les normes environnementales évoluer de façon draconienne. Le pays pousse en effet à la modernisation de son parc de hauts-fourneaux dont un grand nombre était jusqu'alors très proches des grandes villes, ce qui augmente le coût de production moyen de l'acier chinois. Ce dont témoigne China Metallurgical, une société d'ingénierie spécialisée dans la construction de mines et de fonderies, qui a vu son cours grimper de 28 % hier pour son introduction en Bourse à Shanghai. La société a levé 2,8 milliards de dollars, soit la seconde levée de fonds la plus importante de l'année dans le pays. Aline Robert
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