La menace de l'Iran pousse ses voisins à protéger leurs ressources pétrolières

L'Iran est prêt à discuter de son programme nucléaire », a lancé le président iranien Mahmoud Ahmadinejad quelques jours avant de se rendre à l'assemblée générale des Nations unies qui débute jeudi à New York. Mais les déclarations du régime iranien, qui souffle le chaud et le froid, sur son programme nucléaire ne rassurent ni le groupe « 5+1 » (États-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, Chine et Allemagne) ni les pays voisins du Golfe persique. Un conflit avec l'Iran chiite est donc perçu comme une éventualité sérieuse par les pays majoritairement sunnites du Golfe. Assis sur deux tiers des réserves de pétrole mondiales, les pays du Golfe s'organisent pour prévenir ou faire face à cette menace iranienne. L'Iran a menacé à de nombreuses reprises de bloquer le trafic maritime dans le détroit d'Ormuz, où transite un cinquième de la production mondiale de pétrole.Abu Dhabi a donc décidé d'investir dans la construction d'un pipeline et d'un terminal pétrolier dans le petit royaume voisin de Fujairah. Cet investissement de 3,3 milliards de dollars (2,5 milliards d'euros) permettra en effet à Abu Dhabi, quatrième pays exportateur de pétrole de l'Opep, de contourner le détroit d'Ormuz. Lors de la guerre Iran-Irak dans les années 1980, les tankers pétroliers se retrouvaient régulièrement la cible des deux armées. « C'est un choix stratégique de long terme », explique Mustafa Alani, du Gulf Research Centre, un think tank basé à Dubaï. « Au cours des quatre dernières années, le régime iranien a expliqué à plus de soixante reprises qu'il allait bloquer la circulation des navires dans Golfe ou tout simplement fermer le détroit d'Ormuz », poursuit le chercheur. Miser sur la dissuasion militaireAbu Dhabi prend aujourd'hui la mesure de la valeur de Fujairah, un petit royaume désargenté. Le projet d'Abu Dhabi fait écho aux efforts engagés par l'Arabie Saoudite depuis plusieurs années pour diversifier ses routes d'exportations. Le premier producteur de pétrole au monde exporte ainsi un quart de son pétrole par des ports donnant sur la Mer Rouge, loin de la menace iranienne. Le Royaume saoudien mise aussi sur la dissuasion militaire pour empêcher un conflit avec Téhéran. L'Arabie Saoudite doit acquérir, une fois obtenu le feu vert du Congrès américain, pour 67 milliards de dollars de matériel, notamment 85 avions de chasse F-15 tandis que 70 autres appareils seraient remis à niveau. Le Royaume veut signifier à l'Iran qu'il dispose d'une supériorité aérienne totale. Les autres pays du Golfe modernisent aussi leur équipement militaire à marche forcée. Pour le plus grand bénéfice des entreprises américaines, principales fournisseurs d'équipement de ces pays. Les Émirats-arabes-unis ont également signé pour 35 à 40 milliards de dollars de contrats d'armements, le Koweït et Oman dépenseraient de même 7 et 12 milliards de dollars. Au total le Golfe négocie pour plus de 120 milliards de dollars de contrats militaires avec les États-Unis.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.