La mystérieuse hausse du palladium se poursuit

Les besoins de transport en Chine ne cessent de déséquilibrer la demande de matières premières. Non contentes de faire basculer le marché du caoutchouc, les constructeurs d'automobiles et de deux-roues chinois sont en train de happer une bonne part du palladium produit sur la planète. Pour deux raisons : le nombre croissant de véhicules produits, et les normes environnementales plus strictes. Les quelques 2 millions de nouvelles motos qui arrivent chaque mois sur les routes chinoises devront être équipées de pots catalytiques à partir de 2011. Comme les voitures de l'Empire du Milieu, les motos roulent principalement à l'essence ; leurs pots catalytiques sont donc fabriqués à partir de palladium. Et non de platine, réservé aux pots catalytiques pour moteur diesel - et donc pour voitures européennes. Le vif rebond du palladium, qui atteint 35 % depuis le début de l'année contre 9 % pour le platine, montre que l'écart se creuse entre la demande des deux métaux précieux. « La Chine est le moteur de l'économie : c'est ce que reflète la performance du palladium par rapport à celle du platine » résume Eugen Weinberg, analyste chez Commerzbank. Stocks russesLa progression de la demande n'est toutefois pas seul moteur de l'envol des cours. Très concentrée, avec la moitié de la production en provenance de Russie, l'offre du métal a sa part de mystère. Les stocks de palladium de l'ex-URSS, en provenance de l'ex-goulag de Norilsk Nickel, le premier producteur du métal, arrivaient jusqu'alors régulièrement sur le marché. Ce qui ne serait plus le cas, selon Norilsk Nickel, qui anticipe un déficit de 1 million d'once pour 2010. Une prévision jugée suspecte aux yeux de Jochen Hitzfeld chez UniCredit. Qui souligne que les déclarations de Norilsk sur le sujet, en mai dernier, avaient opportunément inversé la tendance du marché.À la hausse brutale des cours en début d'année avait répliqué une chute toute aussi vertigineuse : de 573,40 dollars fin avril, l'once avait brusquement dégringolé, allant jusqu'à perdre 17 % entre le 17 et le 21 mai. Date à laquelle Norilsk avait déclaré les stocks russes caducs. Force est de constater que le palladium n'a fait que grimper depuis. « Si les stocks de l'Etat russe sont effectivement épuisés, l'once de palladium devrait grimper autour de 700 ou 800 dollars par once », assure l'expert d'UniCredit. Reste que ces réserves relèvent du secret d'Etat en Russie.
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