«La BPI ne financera pas les canards boiteux»

Ce n\'est pas parce qu\'il n\'a pas de fonction exécutive qu\'il ne se fera pas entendre. Jean-Pierre Jouyet, le président de la Banque publique d\'investissement (BPI) a d\'ores et déjà prévenu. La BPI ne jouera pas le rôle de pompier de service.Rebondissant sur une question portant sur l\'avenir des deux hauts fourneaux de l\'aciérie Arcelor-Mittal de Florange en Moselle, Jean-Pierre Jouyet a été très clair. «La BPI aura vocation à maintenir l\'activité et non pas à aider les canards boiteux», a-t-il déclaré vendredi matin sur le plateau d\'Europe 1. Cette déclaration a le mérite de la franchise.LA BPI n\'aidera pas les grands groupesEgalement en difficulté, le groupe PSA-Citroën aurait-il plus de chance de voir intervenir la BPI? \"Je ne dis pas que ça ne nous regarde pas. La BPI aura vocation à financer essentiellement des PME et des entreprises de taille intermédiaire [ETI]. Les exemples que vous avez cités relèvent de grands groupes. C\'est une chose qui est différente», a poursuivi celui qui est également directeur général de la Caisse des dépôts (CDC).Aider uniquement les projets d\'avenirEt de préciser sa pensée: «la BPI sera une banque pour prévenir les difficultés des entreprises et c\'est une banque au service de l\'avenir. Nous souhaitons aider à des projets d\'avenir pour compenser les difficultés que vous avez citées», a-t-il précisé en référence, outre Florange et PSA, à Sanofi, Alcatel-Lucent, Air France et Areva cités par les journalistes d\'Europe 1. «Elle fera de la prévention contre le chômage, elle aidera à ce qu\'il y ait de nouvelles activités. Pour le reste, c\'est à d\'autres dispositifs de jouer si nécessaire», estime-t-il.Avec ces déclarations, Jean-Pierre Jouyet prévient le gouvernement. Il ne sera pas question de dilapider une partie des 40 milliards de la BPI dans des projets sans avenir. Tout est le monde est-il sur la même longueur d\'ondes ? Ce n\'est pas si certain. La même longueur d\'ondes ?L\'Elysée est derrière Jean-Pierre Jouyet. \"La BPI n\'est pas là pour faire des concours de trésorerie à des entreprises qui seraient en difficulté, mais pour prêter à long terme ou pour prendre des participations au capital dans des entreprises qui peuvent avoir besoin de fonds et qui ont un avenir. C\'était très important qu\'il donne cette ligne directrice\", a déclaré vendredi à la mi-journée François Hollande, le président de la République au cours d\'une conférence de presse à l\'issue du sommet de Bruxelles en commentant les propos du président de la BPI.Mercredi, Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, qui a déjà sollicité le Grand emprunt pour financer son plan auto dévoilé en juillet - 350 millions d\'euros -, avait expliqué que la BPI pouvait prendre des participations minoritaires dans le capital d\'entreprises en difficulté pour les aider à redémarrer leur activité sur de bonnes bases.   
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