L'éditorial de Olivier Provost

Maurice Lévy, le patron de Publicis, vient d'être obligé de réunir une visioconférence car ses interlocuteurs étrangers ont renoncé à venir. Ils craignaient d'être bloqués à l'aéroport, dans une gare ou dans un taxi par les mouvements sociaux contre la réforme des retraites. Ah cette France toujours en grève... Mais comme l'Hexagone n'est pas à un paradoxe près, malgré son commerce extérieur en éternel déficit, elle réussit à bien vendre à l'étranger un produit pourtant soumis à rude concurrence : le patron. La nomination à la tête d'un des premiers groupes de conseil mondiaux, l'américain Accenture, du « frenchie » Pierre Nanterme n'est pourtant pas un cas isolé. Du géant allemand de la distribution Rewe au constructeur automobile américain Chrysler contrôlé par l'italien Fiat, de Carlson à McDonald's en passant par Vodafone, de Google à Apple, de nombreux Français occupent aujourd'hui des postes clés dans de grands groupes étrangers. Et cela a été aussi le cas dans le passé chez Arthur Andersen, Unilever ou GlaxoSmithKline. Une réponse éclatante à ceux qui ont voulu voir dans les nominations de dirigeants étrangers à la tête d'Alcatel-Lucent, de Carrefour ou de Sanofi-Aventis le signe de la décote du boss tricolore sur le marché des managers. Comme le dit Philippe Varin, le président de PSA Peugeot-Citroën, auparavant patron du sidérurgiste anglo-néerlandais Corus qu'il a ensuite marié à l'indien Tata - difficile de faire plus international comme parcours -, le patron français qui a travaillé à l'étranger peut offrir l'avantage de marier l'imagination et la fantaisie du dirigeant latin à la rigueur et l'efficacité anglo-saxonnes. Un joli métissage. [email protected]
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