Armement : vers un mauvais millésime 2012 des ventes d'armes françaises

C\'était à prévoir... En 2012, le volume en valeur des exportations d\'armements de la France ne sera pas un bon cru. Probablement pas de Rafale, sauf énorme surprise. Mais l\'avion de combat tricolore, fierté de Dassault Aviation, pourrait enfin et logiquement toucher le Graal en 2013 compte tenu des prospects en cours et en bonne voie. Mais pour 2012, l\'année sera vite à oublier en termes de ventes d\'armes. Le délégué général pour l\'armement (DGA), Laurent Collet-Billon, d\'ailleurs le confirme quelque peu. \"Nous n\'atteindrons pas le chiffre de l\'an dernier\", a-t-il expliqué la semaine dernière devant les député de la commission de la défense de l\'Assemblée nationale. En 2011, les prises de commandes s\'étaient élevées à 6,5 milliards d\'euros. Fin 2011, début 2012, les industriels étaient pourtant plutôt confiants pour réaliser une très bonne année.Un contrat de plus de 950 millions d\'euros pour MBDA\"Il n\'y a pas eu beaucoup de contrats au-dessus de 200 millions d\'euros en 2012\", explique à \"latribune.fr\" un bon observateur des ventes d\'armes. Seule exception notable, la France a signé un contrat au tout début de 2012 de 959 millions d\'euros portant sur la vente de 493 missiles air-air de moyenne portée Mica (Mica IR/EM). La vente de 73 véhicules blindés hautement protégés, Aravis (environ 1,2 million d\'euros l\'exemplaire français), à l\'Arabie saoudite fait également partie des rares gros contrats autour de 100 millions d\'euros. Tout comme pour Renault Trucks Défense qui a signé un certain nombre de contrats dépassant un montant de plus de 400 millions d\'euros. La France peut encore signer le contrat de modernisation des frégates saoudiennes Sawari I dans le cadre du programme LEX après le passage de François Hollande à Ryad. Une prise de commande évaluée à environ 1 milliard d\'euros. Tout va dans le bon sens pour l\'obtention de ce contrat. \"Le roi Abdallah a donné son accord\", souffle-t-on à \"latribune.fr\".Les raisons de l\'échecPourquoi la France a-t-elle raté ses objectifs en matière d\'exportation d\'armes ? Cinq raisons. Premièrement, le Rafale, dont un contrat peut complètement changer en valeur les exportations française, ne s\'est pas vendu contrairement aux espérances des industriels et de l\'Etat. Ensuite, comme le précise Laurent Collet-Billon, \"le marché se rétrécit\" et \"les Américains, qui préparent avec beaucoup d\'activisme le repli de leur budget de la défense, sont présents sur tous les marchés, notamment en Asie\". Quatrième raison, la campagne pour l\'élection du président de la République a gelé pendant au moins quatre mois les négociations en cours, les clients attendant le verdict des urnes et, ensuite, la mise en place de l\'équipe entrante. Enfin, dernier point, les mauvais signaux du nouveau pouvoir politique assurant ne pas vouloir jouer les VRP des ventes d\'armes. Ces signaux (malentendus ?) ont semble-t-il troublé, selon des observateurs de l\'armement, la lisibilité et la visibilité de l\'action française en la matière. Ce qui n\'a donc pas arrangé les affaires des industriels, qui se battent pour arracher des contrats à l\'exportation, nécessaires à leur modèle économique et aux emplois en France...
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