Le Fonds stratégique d'investissement critiqué

caisse des dépôtsSi le Fonds stratégique d'investissement (FSI) dirigé par Gilles Michel est rapidement monté en puissance depuis sa création en janvier dernier, il peine encore à convaincre. En témoigne la question orale que Nathalie Goulet, sénatrice centriste de l'Orne, doit poser ce matin à Christine Lagarde en séance publique. En cause, « les méthodes et les objectifs du FSI » et le « contrôle parlementaire sur son fonctionnement et ses choix ».Il est vrai que le champ d'intervention du « fonds souverain français » est vaste. Au 21 octobre, il avait déjà investi 465 millions d'euros en direct dans douze entreprises, engagé plus de 600 millions d'euros dans des fonds sectoriels ou régionaux (sur le principe du partenariat public-privé) et enrichi le dispositif de soutien aux PME.En outre, le FSI peut aussi bien intervenir pour stabiliser le capital d'une société cotée, sur laquelle planerait la menace d'une prise de contrôle, afin de soutenir des filières jugées « stratégiques » (c'est l'exemple du fonds biotech), développer les champions nationaux (révélés ou potentiels), redresser une entreprise traversant des difficultés ponctuelles (Mecachrome) ou encore restructurer une filière (fonds pour les sous-traitants automobiles). D'où une certaine difficulté pour les non-initiés à suivre ce nouvel instrument de la politique économique.« débats infondés »« L'État n'avait plus de stratégie industrielle depuis des décennies. Or le FSI a permis d'allier les connaissances économiques de la Caisse des dépôts à la vision stratégique de l'État », défend le président de la commission de surveillance de la Caisse des dépôts (dont le FSI est filiale à 51 %), le député (UMP) de la Savoie, Michel Bouvard. Pour lui, les débats autour du contrôle du FSI par le Parlement sont infondés. « Pendant ses sept premiers mois d'existence, le FSI a fait des rapports tous les quinze jours à la Commission de surveillance, laquelle n'a jamais rassemblé autant de parlementaires », explique-t-il. Informé a priori des décisions d'investissement du FSI, il affirme en outre n'avoir eu « à ce jour aucun point de désaccord sur les investissements qui ont été réalisés par l'équipe du FSI ». S. R.
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