Prudence en Europe

Les marchés actions ont dépassé leurs plus-hauts annuels ces derniers jours, aux États-Unis et en Europe. Cette hausse se justifie-t-elle par une véritable reprise des bénéfices ou est-elle plutôt liée à un excès de liquidités ? Pour le moment, les analystes financiers ne valident pas totalement la première hypothèse. Ils anticipent un recul de 43,2 % des résultats des sociétés du DJ Stoxx 600 entre 2007 et 2009 (? 29,1 % en 2008 puis ? 16 % cette année), puis un rebond des profits de + 24,8 % en 2010 (les laissant toutefois toujours 25,6 % en deçà de leur niveau de 2007). Pas d'excès d'optimisme de leur part. Les analystes n'ont pas jugé suffisamment convaincants la bonne tenue des marges et des bénéfices des entreprises européennes au deuxième trimestre pour rehausser significativement leurs anticipations sur l'ensemble de l'année. Mais les bons résultats publiés cette semaine par les entreprises américaines au troisième trimestre pourraient les inciter à un peu plus d'optimisme dans les mois à venir. Pour la première fois de l'année, le consensus a ainsi été révisé légèrement positivement depuis la fin du mois de septembre pour le DJ Stoxx 600 (+ 0,7%). Dans cette veine, nous anticipons des révisions positives mais de faible ampleur au cours du quatrième trimestre 2009 en Europe, les entreprises du Vieux Continent étant pénalisées par la hausse persistante de l'euro face au dollar.Aux États-Unis, les analystes ont réagi avec plus de vigueur, prenant rapidement en compte la réactivité inédite des entreprises américaines face à la dégradation de la conjoncture mondiale. Elles ont connu leur véritable trou d'air au dernier trimestre 2008 et se sont bien reprises depuis. Désormais, les anticipations des analystes financiers pour les trimestres à venir ne sont plus très éloignées des niveaux atteints en 2008 avant l'effondrement du dernier trimestre. En conséquence, le potentiel de révisions haussières des bénéfices pour les entreprises du S&P 500 nous semble relativement limité d'ici à la fin de l'année. nPar Jean-Luc Buchalet (en haut) et Pierre Sabatier, respectivement PDG de Pythagore Investissement et de PrimeView.
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