L'annonce risque d'aviver la colère des grévistes des raffineries. Alors que les douze sites français de production de carburants sont toujours bloqués, le suisse Petroplus a annoncé, jeudi, son intention de fermer définitivement sa raffinerie alsacienne de Reichstett, faute d'acquéreur. Le groupe l'avait rachetée à Shell en 2007 et indiqué, en avril, évaluer différentes alternatives pour ce site de 255 salariés. Il va convertir Reichstett en un terminal de stockage, employant 15 personnes. « Dans le marché difficile du raffinage et un environnement contraint en capital, l'entreprise ne peut pas justifier des investissement supplémentaires substantiels dans l'usine », a indiqué Petroplus.Le raffinage européen souffre de surcapacités estimées à environ 20 % en 2009 par l'association de l'industrie européenne du pétrole Europia. La baisse de la demande pour les produits finis sur le continent pèse sur les marges des industriels. Petroplus dit avoir perdu 54 millions de dollars (38,5 millions d'euros) en 2009 à Reichstett. Selon Europia, quatre sites sont actuellement à l'arrêt en Europe - hors grèves en France - et une dizaine d'autres en vente. Reichstett était aussi la plus petite des douze raffineries françaises, alors que les pétroliers misent sur de grands sites sophistiqués.Dans le contexte actuel de pénurie de carburants, un autre élément potentiellement perturbateur se profile : ce vendredi, le Tribunal de grande instance de Nanterre doit se prononcer sur la validité de la procédure d'information des salariés de Total dans le cadre de la fermeture du site de Dunkerque. Arguant d'un défaut de procédure, la cour d'appel de Douai avait réclamé au groupe de redémarrer l'activité du site. Si, au contraire, le Tribunal de Nanterre valide le processus, Total pourra mettre en oeuvre son projet de fermeture, suspendu depuis le printemps. O. H.

latribune.fr

22 Oct 2010, 20:30

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