« À chaque État européen de mettre en oeuvre les bonnes pratiques de son voisin »

Eric Labaye, Président du McKinsey Global Institute Votre regard sur les performances européennes est somme toute assez nuancé... Tout à fait. Bien que l'Europe ait fait jeu égal avec les États-Unis au cours des dix dernières années sur la croissance du PIB par habitant, il reste toujours un écart important - de 25%, avec ce pays. Or il existe chez chacun des Etats européens des bonnes pratiques qui, si elles étaient mises en oeuvre chez tous, doperaient fortement le Pib par tête de la région, notamment sur les deux leviers identifiés par notre étude. Alors que le nombre de semaines non travaillées explique un quart de cet écart entre les Etats-Unis et l'Europe, vous ne formulez pas de propositions très explicites sur ce point. Pourquoi ? Parce que cela relève de choix sociétaux qui ne se résument pas à des choix économiques. Si sa performance économique est moins favorable que celle des Etats-Unis, l'Europe se distingue toutefois sur d'autres aspects : l'espérance de vie, la mortalité à la naissance, la durée de la formation, l'ampleur des inégalités ou encore la sécurité. Sur ces points, elle est clairement en avance sur les États-Unis. Aussi, dans une réflexion sur l'avenir de l'Europe, il faudrait mettre à plat tous les critères, et établir des causalités claires, à intégrer dans le débat, entre les choix économiques, sociaux et sociétaux. Mais quelle est la vocation de ce rapport ? Il vise à aider les décideurs à réfléchir sur les leviers les plus efficaces dont ils disposent et qui existent chez leurs voisins, afin d'accélérer la croissance de l'Europe. Propos recueillis par V. S.
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