Quatre dossiers sensibles

STRONG>Le Brésil tente de lutter contre l'appréciation du realRançon du succès, les pays émergents, le Brésil en tête, déplorent l'appréciation de leur monnaie - le real a grimpé de 8 % depuis fin juin et de 49 % depuis décembre 2008 -, dont ils craignent les effets déstabilisants. Et lorsque le dollar s'affaiblit dans la perspective d'une deuxième phase d'assouplissement quantitatif de la Fed, l'inquiétude est plus grande encore. Le flux des capitaux à la recherche de rendements ne semble pas devoir se tarir de sitôt. Tout en multipliant les interventions infructueuses sur le marché des changes, les autorités brésiliennes ont relevé par deux fois l'impôt sur les transactions réalisées par des non-résidents sur le marché obligataire local. Une mesure destinée « à décourager les spéculateurs à court terme, responsables en partie de l'envolée du real ». Premier à évoquer une « guerre des monnaies », le ministre des Finances, Guido Mantega, a bien compris que « la seule solution réside dans une réponse coordonnée ». Les prix de l'immobilier chinois toujours difficiles à dompterRien ne résiste à la main de fer des autorités chinoises... hormis sans doute les prix de l'immobilier. Depuis plus d'un an, les autorités chinoises n'ont pourtant pas chômé en vue de mettre le hola à la flambée des prix dans le résidentiel. Le crédit aux particuliers a été contraint, l'apport nécessaire à l'obtention d'un prêt augmenté, les mesures antispéculation durcies. Mais le constat est là, les prix continuent d'augmenter. Du moins dans les principales villes. Selon les statistiques chinoises, les prix ont progressé de 0,5 % en septembre par rapport à août, une première fois depuis quatre mois. L'immobilier reste le placement privilégié des chinois aisés. Mais tous les segments de marché ne sont pas logés à la même enseigne. C'est d'ailleurs l'argument phare de ceux qui contestent l'idée d'une bulle : la pénurie de logements destinés aux citadins les plus pauvres et aux migrants venus des campagnes continue de sévir. L'accélération débridée de l'or fait songer à une bulleLe signal de départ de l'envol du lingot a été donné au début de l'été, par le ralentissement de l'activité économique aux États-Unis. Un coup de mou qui s'est immédiatement répercuté sur le dollar, puis a incité la Fed à s'engager dans la voie de l'assouplissement monétaire. Deux facteurs qui ont un fort impact sur l'once d'or, d'autant que le métal jaune est particulièrement recherché en période de taux d'intérêt réels très bas. L'or ne sert à rien et ne rapporte rien, certes ; mais les autres actifs non plus. Les investisseurs se ruent donc les yeux fermés sur le métal jaune. Pour preuve : 3 milliards de dollars ont été investis, depuis le début de l'année, dans les fonds spécialisés sur l'or et les autres métaux précieux, les ETC. Cette accélération à la hausse peut sembler suspecte. L'once a bondi de 16 % en 3 mois ; s'il est maintenu, ce rythme correspond à une hausse de 75 % en un an. Et surtout, l'or est le seul actif à faire l'unanimité, ce qui est typique d'une bulle : il ne se trouve pas un expert pour anticiper une baisse des cours.Le marché des « CDS » minimise-t-il le risque des pays émergents ?La crise a rebattu les cartes en faveur des pays émergents sur le marché des «?credit default swaps » (CDS), ces contrats servant à se protéger ou à spéculer sur le risque de défaut d'un pays ou d'une entreprise. Traduisant la probabilité plus ou moins forte d'une faillite, le prix du contrat sur la Chine a diminué de 14 points de base depuis fin 2009 et vaut désormais 59 points de base, contre 66 points pour celui de la France, qui valait 32 points fin décembre. En clair, la signature de la Chine apparaît moins risquée que celle de la France, alors même que l'Hexagone bénéficie d'un AAA et l'empire du Milieu seulement d'un «?A+ » selon S&P. Ce constat d'un renversement de la perception du risque en faveur des pays émergents tient aussi dans le cas du Brésil et de la Malaisie par rapport à la Belgique. Malgré des notations respectives BBB+ et A+ inférieures au AA+ belge, les contrats des deux pays sont désormais valorisées à 101 ?et 71 points de base, contre 119 points pour celui de Bruxelles. D'où la question : les agences ont-elles un train de retard dans leurs révisions ou les marchés sont-ils trop optimistes ?
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