Un Français prend la tête d'Accenture

Le 1er janvier prochain, Accenture, le numéro un mondial du conseil en management et technologies, sera dirigé par un Français. Pierre Nanterme, 51 ans, succédera comme directeur général du groupe à Bill Green qui restera administrateur avec la fonction de président. Cette transition en douceur est l'aboutissement pour Pierre Nanterme de 27 années de carrière loyale dans la « firme ». S'il est rare qu'un Français accède à un tel poste dans un groupe mondial, ce n'est pas une surprise en interne. Bill Green avait déclaré en décembre 2006 dans « La Tribune », que Pierre Nanterme était déjà « un des cinq principaux dirigeants du groupe ». Il en devient le principal. Bill Green qui avait pris la tête du groupe en 2004, se retire en douceur à 57 ans. « C'est le bon moment pour renforcer encore le leadership mondial d'Accenture », a-t-il déclaré dans le communiqué publié dans la nuit de mercredi à jeudi. « L'implication importante de Pierre dans le développement et la mise en oeuvre de notre stratégie de croissance et ses fonctions de cadre dirigeant de notre société laissent entrevoir une transition dans la continuité », a-t-il ajouté. Accenture compte aujourd'hui 204.000 salariés dans une cinquantaine de pays. Discret et gros travailleur, Pierre Nanterme, était jusqu'ici le patron de toute la branche consacrée aux banques et entreprises du secteur financier. Basé à Paris, puisque Accenture décentralise ses centres de compétences là où ils sont, il représentait 4,45 milliards de dollars sur les 21,5 milliards de recettes annuelles annoncées le 30 septembre (exercice clos au 31 aout). Il est également depuis 2005 un président actif de la commission Économie du Medef. Entré en 1983 chez ce qui s'appelait alors Arthur Andersen, Pierre Nanterme sortait alors tout juste de l'Essec. Il a gravi les échelons au gré des soubresauts de la firme. Le groupe, alors un des « big five » qui dominaient l'audit et le consulting dans le monde, a fait l'objet d'une scission en 1989 : la branche conseils, Andersen Consulting, prend son autonomie. Puis les rivalités avec Arthur Andersen s'aggravent à la fin des années 90 avec une bataille juridique digne des grands divorces. Andersen Consulting conquiert alors sa liberté et se rebaptise Accenture en 2001 où il s'introduit en Bourse. Un changement de nom opportun qui lui permettra de ne pas être éclaboussé par le scandale Enron qui provoquera la disparition pure et simple d'Arthur Andersen en 2002. OptimismePierre Nanterme connaît tout le monde dans la maison. Il a été chargé ces dernières années, en plus de ses fonctions sectorielles, de « construire les capacités managériales » de plus de 11.000 des principaux cadres dirigeants et d'être « responsable du développement » des 200 principaux dirigeants du groupe.Accenture dont le premier concurrent est IBM, pour la partie conseil en management et en services d'information, est présent, outre la finance, mais aussi les télécoms, la high-tech, la santé et les services publics. Le groupe s'attend à une croissance de 7 % à 10 % de ses recettes en monnaies locales en 2010-2011 et un bond de 13 % à 16 % de son bénéfice par action. La Bourse croit en cet optimisme et le cours d'Accenture, hier à 45,7 dollars à Wall Street, est à ses plus hauts historiques.
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