Porté par son succès dans l'ADSL, Bouygues Telecom se lance dans la fibre optique

Dernier arrivé sur ce marché, et encore tout petit par rapport à Orange, SFR et Free, Bouygues Telecom se pique définitivement au jeu de l'accès à Internet. L'opérateur en télécoms a lancé mercredi une offre de fibre optique qui permet un accès à Internet à très haut débit (100 méga) et à un bouquet de chaînes de télévision haute définition.Impossible d'obtenir le moindre chiffre sur les objectifs d'un groupe qui a l'habitude de jouer les pragmatiques et les modestes. Mais après avoir gagné plus de 520.000 clients en un peu plus d'un an dans l'ADSL, difficile d'imaginer que la filiale du groupe de construction se contente de quelques milliers de nouveaux clients. Vendu à partir de 39,90 euros par mois, avec l'enregistreur numérique inclus, l'abonnement se cale sur le prix des offres de SFR ou de Numericable. La différence ne se fera donc pas sur le prix, même si la souscription en même temps à une offre de téléphonie mobile Bouygues Telecom (Ideo) permet de réduire la facture. Marché prometteurEn revanche, en s'appuyant sur le réseau de Numericable, qui amène le très haut débit en fibre optique jusqu'au pied d'immeubles couvrant 4,2 millions de foyers et encore 4 millions supplémentaires à un débit moindre, Bouygues Telecom espère prendre une longueur d'avance sur certains de ses concurrents. Lesquels en sont encore à tirer leurs câbles dans les sous-sols et ne poussent pas encore commercialement leur offre. Au total, selon le dernier baromètre de l'Autorité des télécoms, seulement 365.000 foyers français sont actuellement connectés à très haut débit à Internet.Prometteur d'un point de vue technologique, le marché de la fibre optique reste compliqué. L'offre de services, notamment vidéo (HD, 3D...), n'est pas encore suffisante pour inciter les abonnés à basculer sur un abonnement plus cher que leur « triple play » actuel. Le coût pour fibrer les foyers est également conséquent pour les opérateurs de télécoms, de quelques centaines d'euros pour les grands immeubles, à un peu plus d'un millier d'euros pour les résidences moins denses. Or, la valeur actualisée d'un abonné à très haut débit, c'est-à-dire ce qu'il peut rapporter au cours de sa durée d'abonnement, est d'environ 800 à 900 euros. Une équation financière risquée qui explique aussi la frilosité des fournisseurs d'accès à Internet à se lancer avec ambition dans la fibre optique. En s'appuyant sur le réseau existant de Numéricable, et en versant un loyer au câblo-opérateur, Bouygues Telecom espère ainsi répondre à cette inconnue financière. Et assurer la rentabilité de son investissement. Olivier Pinaud
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