Des banques moins profitables

chronique des tauxAux États-Unis, une fraction importante du Congrès emmenée par John McCain, candidat républicain à la dernière élection présidentielle, et par le chef des démocrates à la Chambre des députés, veut recréer le « Glass-Steagall Act », cette loi qui imposait une séparation complète entre les banques de dépôts et les banques de marché. C'est aussi l'opinion de Paul Volcker, ancien gouverneur de la Fed et conseiller de M. Obama. Il plaide pour des banques moins étendues (« narrow banking »). On ne veut plus que les aléas des marchés mettent en péril les dépôts. En Grande-Bretagne, le responsable de la stabilité financière à la Banque d'Angleterre considère que si les banques se délocalisent à cause des contraintes et des taxes que leur imposent les autorités, tant pis ! C'est un prix acceptable pour se débarrasser du risque systémique. À Bâle, on prépare de nouvelles règles pour obliger les banques à augmenter leurs fonds propres. De tous côtés, on essaie de supprimer le dilemme des banques « too big to fail ». Mais si les banques sont moins grandes, elles vont perdre en économie d'échelle. Si elles ne peuvent plus être universelles, elles vont perdre les synergies entre leurs activités de dépôt, de crédit et de marché. Elles seront donc moins profitables. Si elles ne peuvent se concentrer sur une même place, elles perdront en efficacité. Enfin, si elles doivent augmenter leurs fonds propres, elles profiteront moins de l'effet de levier. Tout cela est inévitable, en particulier l'augmentation des fonds propres. Les banques étaient arrivées à des absurdités comme de pondérer à 10 % leurs portefeuilles de crédit hypothécaires en raison du faible risque qu'ils étaient supposés receler : au lieu de 8 % de fonds propres, elles ne mettaient donc en face que 0,8 %. Bien sûr, les modèles qui arrivaient à ces résultats avaient été calibrés dans des périodes calmes. Maintenant qu'on sait que les tempêtes existent, il faut mettre en place des garde-fous et cela a un prix. Tant pis pour la profitabilité des banques. nMaintenant qu'on sait que les tempêtes existent, il faut mettre en place des garde-fous et cela a un prix. Tant pis pour la profitabilité des banques. Par Maurice de Boisséson (Octo Finances).
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