Éric Besson rabote la future taxe Google

Après le report, le rabotage ? En visite chez PriceMinister, Éric Besson a porté le premier coup de canif officiel à la taxe Google, ce prélèvement de 1 % sur les dépenses des annonceurs sur Internet, dont la mise en oeuvre a été reportée au 1er juillet 2011. Le ministre en charge de l'Économie numérique a enfoncé le clou. « La suspension de 6 mois nous donne 6 mois pour rebondir. Il faut l'améliorer ». Et de fustiger les géants du Net comme « Facebook ou Google », qui « occupent des situations dominantes » sans contribuer au financement des réseaux et sans payer d'impôt. Mais pas question pour le ministère, qui a déjà « des propositions alternatives », de décider tout seul dans son coin.Virulent détracteurÉric Besson a chargé Pierre Kosciusko-Morizet, l'un des plus virulents détracteurs de cette taxe, de réfléchir à l'avenir du dispositif dans le cadre d'un « groupe de travail », dont les membres seront désignés en janvier. Ce groupe préfigure aussi le futur conseil national pour le numérique, remis sur le devant de la scène par Nicolas Sarkozy lors d'un récent déjeuner avec des blogueurs. « Le conseil du numérique traitera de tous les aspects de l'Internet, et participera à toutes les discussions en amont », a promis Éric Besson. En attendant, le ministre a botté en touche sur l'interdiction en France de l'hébergement de Wikileaks, qu'il avait pourtant appelé de ses voeux. « Le sujet est dans les mains du Premier ministre », a indiqué le ministre, qui s'était chargé de commander un rapport au Conseil général de industrie de l'énergie et des technologies (CGIET). Quant au filtrage des sites pédopornographiques adopé au parlement, la balle a été renvoyée au « ministre de l'Intérieur ». Reste à savoir si le conseil sera plus efficace que le Forum des droits de l'Internet, déjà composé par l'ensemble des associations et syndicats du secteur, mais remis en cause par le ministre lui-même en 2008. Récemment dissous, il devait pourtant « construire une régulation légitime et efficace de l'Internet ». Sandrine C
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