Déjà malmené par les lobbys industriels et relégué au deuxième rang des priorités par la réforme de la santé, le projet de loi sur le climat, « cap and trade », soutenu par le président Obama, pourrait ne pas survivre à l'échec des démocrates dans le Massachusetts. Un rejet de ce projet serait un mauvais signal adressé au restant de la planète et en premier lieu aux pays émergents, dont l'engagement dans la lutte contre l'effet de serre reste incertain après la déception du sommet de Copenhague. Bien avant l'élection sénatoriale du Massachusetts, le 19 janvier, l'adoption par le Sénat du projet de plafonnement des émissions de CO2 et d'échange de permis d'émissions paraissait déjà extrêmement aléatoire, bien qu'il ait déjà été validé par la Chambre des représentants.Un projet dangereuxNombre de républicains sont opposés au projet « cap and trade » qu'ils jugent dangereux pour l'emploi aux États-Unis. Dans le camp des démocrates, on tire les leçons de l'élection du Massachusetts. Ceux qui représentent des États industriels ou producteurs de charbon estiment qu'ils risquent leur siège en voulant sauver le climat. Mêmes doutes parmi des promoteurs de projets industriels verts, qui s'interrogent sur l'avenir du protocole de Kyoto et de ses mécanismes de développement propre (MDP). « Nous sommes dans l'attente, nous maintenons nos deux bureaux américains, mais nous n'en ouvrons pas d'autres », explique Sascha Lafeld, directeur exécutif de First Climate, un groupe allemand pilotant 250 projets propres dont environ 20 aux États-Unis. Pour ces professionnels, la Maison-Blanche pourrait sauver le projet « cap and trade », par exemple en séparant le volet sur l'aide aux énergies renouvelables, plutôt consensuel, du volet marché des émissions ; ou en remplaçant le projet de marché par une taxe carbone ; ou encore en misant sur le nucléaire et en laissant l'Agence pour la protection de l'environnement établir une réglementation sur les échanges des permis d'émission.

latribune.fr

23 Jan 2010, 12:45

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