Le gouvernement espagnol passe un test important ce mardi avec une grande manifestation contre son projet de recul de l'âge légal de la retraite de 65 à 67 ans. L'enjeu est important pour la crédibilité du Premier ministre, José Luis Zapatero, qui n'a pas brillé ces derniers temps au plan européen, alors que son pays assure la présidence tournante de l'Union européenne (UE). Comme la récente crise de la zone euro a transformé cette présidence qui s'annonçait comme un grand moment de prestige international en chemin de croix pour José Luis Zapatero, celui-ci entend bien montrer sa détermination sur le plan local, pour conserver cette crédibilité mise à mal.Lors du Conseil européen convoqué par Herman Van Rompuy, il y a deux semaines, l'absence de José Luis Zapatero aux côtés des dirigeants français, allemand et grec, et des principaux représentants de l'administration européenne au sortir de la réunion informelle sur la Grèce, n'est pas passée inaperçue en Espagne. Elle illustre, au grand dam d'un pays en mal de prestige international, le caractère secondaire du rôle du président tournant en ces temps de crise.confiance des marchésLa crise de l'eurozone a en effet achevé d'anéantir tout espoir de voir la présidence tournante se transformer en levier du prestige international espagnol. Les comparaisons établies entre le désastre grec et la situation espagnole ont nui à sa crédibilité à l'heure de discuter, au niveau européen, des mesures à prendre pour secourir la république hellénique. Le bon accueil réservé récemment à l'émission de 12,5 milliards d'euros de dette espagnole montre toutefois que le pays conserve la confiance des marchés.Face à la pression des investisseurs et de l'UE, à la perte de confiance des Espagnols et aux critiques des partis d'opposition, le gouvernement espagnol semble avoir choisi de se concentrer désormais sur la situation interne et se cantonner, pour l'instant, à un rôle relativement discret à échelle européenne.Les syndicats ont indiqué vouloir le retrait sans condition du projet gouvernemental sur les retraites. Le bras de fer est donc engagé avec le gouvernement de José Luis Zapatero.Gaëlle Lucas, à Madrid

latribune.fr

22 Févr 2010, 23:19

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