Les trésoriers d'entreprise intègrent les leçons de la crise

Selon la troisième étude sur la trésorerie d'entreprise réalisée par Fitch, 37 % des entreprises de la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) sondées ont modifié la gestion de leur liquidité. Et, dans 80 % des cas, les trésoriers ont augmenté leur détention d'actifs les plus liquides (papiers commerciaux, dette bancaire, bons du Trésor et fonds monétaires). Avec à la clé la possibilité de les céder à tout moment en cas de besoin. « Certaines sociétés ont augmenté leur détention d'actifs liquides pour se protéger contre des conditions économiques plus difficiles et des marchés financiers plus volatiles », souligne l'étude. Chargés de gérer les besoins et les ressources monétaires des sociétés, les trésoriers interrogés ont été 40 % à augmenter leurs encours investis dans des fonds monétaires, contre 30 % rapportant une diminution lors de la dernière étude 2008. « Ce retournement semble refléter [...] une confiance retrouvée dans ces fonds », ajoute l'agence. Réputés très sûrs, les « fonds monétaires » avaient pâti du manque de transparence et de la présence de créances toxiques dans leurs versions « dynamiques ».« facteurs opportunistes »Concernant la gestion du passif, Fitch note sans surprise que 40 % des sociétés ont augmenté leurs émissions de dette en direction des marchés financiers, contre moins de 5 % ayant accru leur recours à la dette bancaire. « Le thème dominant dans les réponses est que ce phénomène est essentiellement lié à des facteurs opportunistes, comme le prix ou l'accessibilité. [...] Ce sont ces facteurs sous-jacents qui détermineront, à plus long terme, le déplacement du marché européen vers les obligations », ajoute Fitch. En précisant que le recours aux marchés financiers est dans certains cas explicitement encouragé par les banques elles-mêmes, soucieuses d'alléger leur bilan.Les obligations ne représentent traditionnellement que 20 % du financement des entreprises européennes, contre 80 % aux États-Unis, et certains observateurs estiment que la crise bancaire pourrait accélérer le processus de désintermédiation en Europe. L'indice Iboxx, qui calcule le coût d'emprunt sur les marchés financiers européens, est ainsi passé de près de 300 points de base en décembre 2008 à 95,4 points. Dans le même temps, l'indicateur de février de l'Association des trésoriers d'entreprise montre que la proportion de trésoriers estimant que le coût du crédit bancaire a augmenté reste stable depuis septembre.
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