Les sociétés de biotech reviennent en Bourse

Le 31 mars, une nouvelle société de biotechnologie viendra rejoindre la quinzaine de start-up de recherche déjà cotées en Bourse : Neovacs, spécialisée dans les vaccins thérapeutiques, compte lever 20 millions d'euros sur Alternext. « C'est la première introduction en Bourse depuis deux ans », soulignent ses dirigeants. En augmentant la frilosité des investisseurs, la crise a durement touché un secteur déjà en mal chronique de financement. « Les montants investis en capital-risque dans les biotechs sont passés de 151 millions d'euros en 2008 à 65 millions l'an dernier », indique André Choulika, président de France Biotech, l'association professionnelle du secteur. C'est donc avec soulagement que les biotechs observent le retour à un climat plus favorable à leurs besoins de liquidités, notamment à travers les marchés. « La reprise des levées de fonds [de la part des biotechs cotées] depuis l'automne dernier [Nicox, Cellectis, Exonhit Therapeutics...] a relancé les processus d'introduction en Bourse potentiels pour 2010 », estime Cédric Moreau, analyste chez Natixis. S'y ajoute le coup de projecteur donné par les initiatives du Fonds stratégique d'investissement (FSI) : il a créé un fonds dédié, InnoBio, et vient d'investir directement un peu plus de 30 millions d'euros dans deux sociétés cotées, Nicox et Innate Pharma. De quoi donner des idées aux petits nouveaux. « Au moins cinq biotechs semblent intéressées par la Bourse », assure André Choulika. Outre Neovacs ce mois-ci, AbScience, spécialisée en oncologie et maladies inflammatoires, affiche son intention de s'introduire d'ici juin. Les noms de Pharnext, de Novagali en ophtalmologie ou de Carmat (coeur artificiel) circulent également. « fenêtre de tir étroite »Reste que cet engouement soudain sur le secteur n'est pas dénué de risques. « La fenêtre de tir étant étroite, on risque de voir arriver des dossiers de qualités très inégales » s'inquiète un bon connaisseur du secteur. Il pointe deux critères essentiels pour une introduction réussie : maturité industrielle et valorisation. « La Bourse est adaptée à des sociétés ayant validé des partenariats avec de grands labos ou qui ont engagé des phases II de développement [sur trois, Ndlr]. Elles doivent être profitables à un horizon de quatre à cinq ans maximum », détaille-t-il. à cette aune, Neovacs serait encore trop peu avancé dans son développement, contrairement à AbScience qui vient d'enregistrer un traitement canin. « Il manque des relais de financement entre les fonds de capital-risque, dont le rôle est d'accompagner les sept à huit premières années de vie des biotechs, et les marchés financiers, qui auraient vocation à intervenir après douze à quinze ans d'existence », déplore Pascale Gallien, avocate associée au cabinet Norton Rose. Audrey Tonnelie
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