Les coupes budgétaires compliquent la vie des handicapés

Pour Helen, l'austérité a un parfum amer : elle signifie la fin d'une certaine liberté. Sévèrement handicapée mentalement, cette femme de 39 ans, qui se déplace essentiellement dans une chaise roulante, risque en effet d'être en grande partie bloquée chez elle dans les prochains mois. « Pour quitter son domicile, il lui faut l'assistance de deux personnes », explique Peter Robinson, son père. Une aide indispensable, qui lui permet d'aller au pub, ou au cinéma, et de mener une vie relativement agréable dans sa petite ville située dans le nord de l'Angleterre. Mais la mairie, qui finance sa prise en charge, a décidé de réduire le nombre de ses assistantes sociales. « Ce qui signifie, en clair, qu'il n'y aura plus jamais deux personnes disponibles en même temps, pour s'occuper de ma fille », se lamente Peter Robinson.Comme pour la plupart des futures coupes budgétaires, aucune n'est uniforme dans le Royaume-Uni. Chaque commune adapte son budget à sa politique locale. Mais la tendance est partout la même : « Nous sommes en train de revenir aux foyers d'autrefois, où les handicapés passent leurs journées assis à ne rien faire », estime Julie Ulyatt, de l'association Ormerod Trust, en charge d'une quinzaine de résidences pour handicapés. Elle cite l'exemple d'un autre foyer soumis aux mêmes réductions de personnel. « Trois chaises roulantes pour deux personnes : il n'est plus possible de sortir. »Pourtant, de l'aveu de Mark Goldring, directeur de l'association pour handicapés mentaux MenCap, les handicapés ne sont pas plus touchés par l'austérité que les autres catégories de Britanniques : « Le gouvernement essaye vraiment de faire un effort dans ce domaine. » David Cameron, le Premier ministre, est sensible au sujet, ayant lui-même eu un enfant sévèrement handicapé, décédé il y a deux ans. Mais le fait que ces coupes soient « dans la moyenne » témoigne de l'ampleur de l'austérité en cours. Et ce n'est qu'un début. « La plupart des coupes ne sont pas encore entrées en vigueur », rappelle Mark Goldring. Il s'inquiète particulièrement de la suppression, effective en 2013, d'une allocation de mobilité. La longue austérité britannique ne fait que débuter.E. A., à Mancheste
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