Des acquisitions payées au prix fort

La cession de Médi-Partenaires est emblématique à plusieurs titres. D'abord, parce qu'elle fera certainement l'objet d'une transaction secondaire (entreprise cédé par un fonds à un autre), comme deux tiers des opérations de LBO conclues au premier trimestre dans le monde (« La Tribune » du 2 juin). Ensuite, parce que l'acheteur devra payer l'opérateur de cliniques privées à un prix élevé, supérieur à 10 fois son ebitda (marge brute opérationnelle). Depuis le début de l'année, ces niveaux de valorisation sont la règle. Surtout, ils sont proches de ceux qui prévalaient en pleine bulle du marché du LBO, entre 2005 et 2007. Exemple type : Sebia. Détenue par Montagu, la société spécialisée dans le diagnostic médical a été rachetée par Cinven en mars pour 800 millions d'euros, soit 13 fois son ebitda. Des « deals » payés au prix fort, donc. D'autant que, depuis fin 2008, les financement bancaires utilisés lors du montage des acquisitions n'excèdent que très rarement 50% du montant de la transaction. Conséquence : les perspectives de rendement sont moindres. sommes colossales à investirAlors, pourquoi les fonds d'investissement acceptent-ils de renoncer à une partie de leur plus-value future ? « Les acteurs du marché disposent de sommes colossales à investir. Ils sont donc prêts, pour un dossier de qualité, à se contenter d'un taux de rentabilité inférieur à leurs exigences d'avant-crise », explique un spécialiste du financement de LBO. En outre, « certains acteurs, qui ont investi l'essentiel de leur véhicule et réalisé de belles acquisitions, sont pressés de réaliser leurs dernières opérations et, ainsi, de pouvoir lever de nouveaux capitaux ». D'après l'agence Bloomberg, les firmes de LBO dans le monde disposaient en mars dernier de plus de 500 milliards de dollars (406 milliards d'euros) à investir. Au rythme d'investissement de l'année 2009, il leur faudra plus d'une décennie pour dépenser cette somme. A. M.
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