La crise ne se conjugue toujours pas au passé, surtout pour les PME. Selon les prévisions d'Euler Hermes Sfac, les défaillances d'entreprises progresseraient de 2 % cette année pour s'élever au niveau historique de 65.900 sinistres. Elles ne reculeraient pas avant 2011 (? 5 %). Sans surprise, les entreprises de moins de 50 salariés dont le chiffre d'affaires se situe entre 500.000 et 2 millions d'euros seraient les plus touchées. Les secteurs les plus en difficulté ? La construction «  où, faute de demande, les grands groupes arrachent les petits contrats jusqu'ici réservés aux PME », constate Karine Berger, la directrice marketing et marchés de l'assureur-crédit. Le secteur hôtellerie-café-restauration, les services aux entreprises sont également très fragiles. Pour expliquer cette forte sinistralité, Karine Berger avance plusieurs raisons, la première étant le manque de dynamisme de la reprise de l'activité en France. « Celle-ci est fortement marquée pas le retour de l'austérité budgétaire, qui se traduira par une baisse de 15 milliards sur deux ans des dépenses des administrations publiques », explique-t-elle. A ceci s'ajoute une contraction de la demande de nos principaux partenaires commerciaux. La demande d'importations de la zone euro, qui absorbe les deux tiers des exportations tricolores, décélérerait entre 2010 et 2011, passant de + 10 % à + 4,5 %. PrudenceL'extinction progressive des mesures de soutien aux entreprises du plan de relance explique également cette sinistralité. Ces dispositions auraient permis de sauver entre 15.000 et 30.000 entreprises en 2009, mais aussi en 2010. Dans ce contexte, les prévisions économiques de l'assureur-crédit sont très prudentes. Parce que l'investissement est au plus bas depuis 2006 et parce que les exportations françaises se situent toujours en retrait par rapport au pic d'avant crise, Euler Hermes Sfac table sur une croissance de 1,3 % cette année et de seulement 1,1 % en 2011, loin du 2 % anticipé par Bercy.

latribune.fr

23 Sept 2010, 19:38

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