Lagarde pointe les résistances de Wall Street et de la City

Sommmet du G20Christine Lagarde, la ministre de l'Économie, a détaillé hier les priorités que la France entend défendre lors du G20 de Pittsburgh qui débute demain soir. L'encadrement des bonus, la lutte contre les paradis fiscaux et l'harmonisation des normes comptables figurent en tête de liste des préoccupations françaises. La ministre de l'Économie redoute que la multiplication des signes de reprise ne serve de prétexte à reprendre « les affaires comme par le pass頻. Or, estime-t-elle, « la crise sera derrière nous quand on aura véritablement traité le mal à la racine », avec la mise en ?uvre d'une « réforme de nos systèmes financiers ».La réforme du système financier est un « défi parce qu'un certain nombre de places [financières] se trouvent en concurrence » et que la « survie » et la poursuite de « certains modes de fonctionnement » est « largement engagée », a souligné Christine Lagarde. « C'est particulièrement vrai pour les places les plus actives » comme Wall Street aux États-Unis et la City de Londres. « C'est sur ces terrains-là qu'on rencontre les forces de résistance aux propositions de régulation qu'on a mises sur la table », a indiqué la ministre.La ministre de l'Économie s'est toutefois voulue rassurante, soulignant que tous les pays du G20 avaient « le même agenda », mais qu'ils ne plaçaient pas « les priorités dans le même ordre ». Plus durement touché par la récession que l'Europe continentale, le Royaume-Uni, par exemple, entend mettre l'accent sur les politiques de relance de la croissance. Tandis que les pays émergents, comme le Brésil ou l'Inde, sont surtout préoccupés par la réforme du FMI et de la Banque mondiale.sanctionsS'agissant de la lutte contre les paradis fiscaux, la France souhaite « aller plus loin ». L'un des principaux enjeux du G20 de Pittsburgh est de s'accorder sur des sanctions, notamment fiscales, contre les territoires non coopératifs. Plusieurs pays ont proposé que les paradis fiscaux qui n'auraient toujours pas signés 12 accords de coopération fiscales en mars 2010 essuient des sanctions.La question de l'harmonisation des normes comptables, plus pointues mais autrement plus importantes que celles des bonus, est l'un des enjeux majeurs de ce G20. « C'est fondamental, car cela détermine d'autres mesures », comme le calcul des fonds propres des banques, a rappelé Christine Lagarde. Les États-Unis n'appliquent toujours pas les normes bancaires dites de Bâle 2. Le secrétaire au Trésor américain, Tim Geithner, s'y est toutefois engagé « oralement ».La ministre de l'Économie juge « intéressante » la proposition britannique d'un « testament » pour les très grandes entreprises. Ce testament permettrait d'organiser un dépeçage ordonné d'une entreprise faisant faillite. L'objectif est évidemment d'éviter une répétition des effets dévastateurs de la faillite de Lehman Brothers qui a provoqué un mouvement de panique sans précédent.
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