« Le Cap nous a confié la gestion de son stade pour le Mondial 2010 »

Philippe Collin Delavaux, directeur général du Consortium Stade de FranceComment rentabilisez-vous le Stade de France??En le mettant à la disposition de nos clients. C'est notre vocation première. Nous commercialisons également un certain nombre de produits comme des loges ou des partenariats publicitaires. La société Stade de France est bénéficiaire depuis sa création. On a amélioré très nettement nos prévisions initiales. Notre activité représente environ 100 millions d'euros par an avec un bénéfice compris entre 5 % et 8,5 %.Êtes-vous financé par l'État??Oui, nous avons un accord avec l'État. À la base, il était prévu qu'il y ait un club résident au Stade de France. Sans cela, le projet n'était pas finançable par le privé. Actuellement il n'y en a pas, donc l'État se substitue à ce club résident. En contrepartie, le Stade de France lui cède une partie de ses bénéfices.Le Stade de France peut-il continuer longtemps dans cette situation??Bien sûr. Depuis l'origine, on a démontré qu'on arrivait à équilibrer notre activité sans club résident. Par contre, s'il y a un candidat, en particulier un grand club de football francilien, le Stade de France est prêt à l'accueillir. Les dirigeants du Paris-Saint-Germain sont au courant. C'est également valable pour les projets de deuxième club parisien. À condition qu'ils soient compatibles avec la renommée du Stade de France. Pour l'instant, ce n'est pas le cas.Vous allez exporter votre savoir-faire de gestionnaire en Afrique du Sud lors de la prochaine Coupe du monde?Effectivement. La ville du Cap nous a confié la gestion de son stade pendant la Coupe du monde 2010 de football. Cela comprend la mise en route des équipements, la maintenance et l'organisation des événements tests dont a besoin la Fifa pour homologuer l'enceinte. Ensuite, nous avons un contrat, qui est en cours de validation, pour louer ce stade pendant trente ans. L'idée étant de le commercialiser auprès des équipes locales de football et de rugby et des organisateurs de concerts.Comment êtes-vous entré en contact avec les responsables sud-africains??On les a rencontrés à Londres, lors d'un congrès sur la gestion des stades. On a alors commencé à travailler sur l'idée d'une gestion privée. Ensuite, il y a eu la victoire de l'Afrique du Sud lors de la Coupe du monde 2007 de rugby au Stade de France. On s'est à nouveau croisés à cette occasion. Dans la foulée, ils ont publié un appel d'offres et on l'a remporté. Désormais nous sommes tournés vers l'Euro 2012 en Pologne et en Ukraine. Certaines grandes villes polonaises, dont Varsovie, se posent la question de savoir s'ils vont confier la gestion de leurs nouveaux stades à des partenaires privés. Le marché européen est en train de s'ouvrir.Pierre Camou, le président de la Fédération française de rugby (FFR), envisage de construire un stade francilien pour ne plus dépendre du Stade de France?On a une convention qui nous lie à la FFR jusqu'en 2013. Celle-ci doit être renégociée. Dans cette optique, nous leur avons remis un nouveau projet d'accord. Aujourd'hui, la FFR se demande si ça vaut le coup de construire un stade. À eux d'évaluer ce qui est le plus avantageux. À mon sens, ce dont le rugby a besoin pour se développer, ce n'est pas de réduire la taille de ses stades. Mais quoi qu'il arrive, le XV de France continuera à venir jouer au Stade de France lors des grandes rencontres internationales. C'est dans l'intérêt de tous.Propos recueillis par Alexandre Jaqu
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