Le robot de surveillance est prêt à remplacer l'homme

Si le marché de la robotique cherche encore son business model, Gostai a choisi sa voie, la clientèle professionnelle. La société parisienne est au coeur des évolutions technologiques de la robotique depuis plusieurs années. D'abord cantonnée à la conception de logiciels embarqués, la jeune entreprise de vingt personnes a décidé début 2010 de réaliser son propre robot. L'an passé, Gostai a été partenaire d'une expérience avec SFR et Meccano visant à tester l'intérêt des consommateurs pour un petit robot au prix abordable (moins de 400 euros) capable d'assurer des missions de surveillance du domicile. « Cette opération nous a appris qu'un robot bon marché ne pouvait afficher que des performances technologiques limitées. Les utilisateurs ont forcément été déçus », reconnaît Jean-Christophe Baillie, fondateur de Gostai. « Le marché de la robotique domestique n'est pas encore mûr. Pour séduire le grand public, les constructeurs doivent d'abord prouver que les robots peuvent s'intégrer dans l'espace public », poursuit ce diplômé en intelligence artificielle de l'Ensta- ParisTech, qui a travaillé quatre ans au Sony Computer Science Laboratory de Paris avant de fonder Gostai en 2006.Gardiennage simplifiéCe robot est entièrement pilotable à distance et bénéficie d'une bonne mobilité (il atteint une vitesse de 3,6 km/h) et d'une autonomie de 5 heures. Il mesure 1 mètre de haut pour un poids de 7 kilos. Sa tête pivotante permet à la caméra d'offrir un angle de vision de 170 degrés. Dans sa version la plus perfectionnée, il intègre un laser de positionnement qui permet de repérer les obstacles mais aussi de cartographier dans les locaux dans lesquels il patrouille. « Au récent salon Expoprotection, de nombreux professionnels du gardiennage nous ont exprimé leur intérêt pour cette solution qui simplifierait la surveillance. La machine patrouille dans les locaux et détecte tout mouvement suspect : la séquence filmée est transmise sur un serveur distant. Un SMS peut même être envoyé à une société de gardiennage », commente Jean-Christophe Baillie. Quatre robots de ce type ont déjà été écoulés. La gamme de prix va de 16.000 à 28.000 euros.« Humanisation »La prochaine version intégrera un écran qui offrira un retour image de la personne qui manipule le robot. Cette « humanisation » de la machine pourrait permettre d'utiliser ce robot dans des fonctions d'accueil du public. « Imaginez une hôtesse d'accueil qui contrôle plusieurs robots placés dans des halls d'immeubles différents... L'intérêt économique est vite trouvé », poursuit-il. Dans le petit monde de la robotique, Gostai s'est fait connaître en créant le premier système d'exploitation dédié à la robotique, Urbi, qui équipe la plupart des robots en France. Autour de ce centre nerveux, qui coordonne les différents capteurs, la caméra, le microphone et les organes de déplacement, ses équipes de développeurs ont conçu toute une panoplie d'outils pour personnaliser l'environnement du robot. Sa dernière création est une interface de gestion sécurisée sur navigateur Web qui permet de contrôler à distance un robot via la caméra embarquée. L'opérateur peut diriger la machine grâce à un pointeur 3D dans l'image transmise ou par un clic sur la carte des lieux.
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