Le feuilleton politico-industriel n'en finit pas chez Heuliez. Ce carrossier des Deux-Sèvres en déshérence se retrouve depuis l'été au c?ur d'une âpre bataille entre le gouvernement et la présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, qui en a fait une affaire personnelle. Mardi, l'État, la région et le groupe Bernard Krief Consulting (BKF) ont signé un pacte d'actionnaires destiné en principe à renflouer la PME.Le président de BKC Louis Petiet, repreneur d'Heuliez, « a apporté la preuve qu'il a bien souscrit à l'augmentation de capital et qu'il dispose bien des 15 millions d'euros qu'il s'était engagé à apporter », a assuré le ministre de l'Industrie Christian Estrosi. Un bel élan d'optimisme sur un dossier qui piétine, faute de fonds réellement débloqués jusqu'ici.Les modalités de l'augmentation de capital prévoient un apport de 16 millions d'euros de BKC, dont 1 million déjà investi, de 10 millions de l'État via le Fonds stratégique d'investissement (FSI) et de 5 millions de la région. Le plan de relance est axé sur la production artisanale de quatre modèles électriques dans l'usine de Cerisay qui emploie 600 salariés. Heuliez propose aujourd'hui « avec un an d'avance une gamme complète de véhicules électriques dont la production industrielle de série a démarr頻, assure Louis Petiet, faisant état de 1.000 ventes sur le site Internet en quatre jours. Ces grandes annonces ainsi que la viabilité du projet laissent fort sceptiques experts industriels et constructeurs automobiles, qui engagent pour leur part d'énormes moyens en recherche et développement afin de résoudre les innombrables écueils techniques que posent encore la conception, la viabilité et l'industrialisation des véhicules « zéro émission ». A.-G. V.

latribune.fr

23 Déc 2009, 1:47

Partager :