Le Trésor américain prépare sa sortie du capital d'AIG

La feuille de route du Trésor américain pour solder sa participation dans American International Group (AIG) commence à se préciser. Confirmant les premières indiscrétions, des responsables du dossier ont confié à l'agence Reuters qu'un premier placement de titres devrait avoir lieu à la fin du premier trimestre 2011. Il porterait sur environ 20 % du capital, ce qui représente plus de 18 milliards de dollars au cours actuel de l'action. Selon ces mêmes sources, le Trésor cèderait ensuite une deuxième tranche au cours de l'année, avant de séparer du solde en 2012. Coût de la criseL'Etat possède actuellement 79,8 % du capital de l'assureur américain. Et il montera à 92,1 % au terme du processus en cours de recapitalisation, qui se terminera au plus tard le 15 mars 2011. Le désengagement prévu ensuite devrait lui permettre de dégager un profit substantiel, comme cela avait déjà était le cas avec Citigroup - dont le sauvetage a finalement résulté sur un gain de 12 milliards. Pour cela, le Trésor doit céder ses actions à un prix supérieur à 30 dollars. L'action AIG se négocie à 55 dollars à Wall Street, en hausse de plus de 30 % depuis l'annonce le 9 décembre dernier d'un accord sur la sortie de l'Etat du capital. Le Trésor viserait autour de 45 dollars, prix auquel les actionnaires actuels pourront acquérir jusqu'à 75 millions d'actions au cours des 10 prochaines années. À ce prix là, l'Etat réaliserait un bénéfice de 25 milliards de dollars, qui lui permettrait alors de réduire le coût du décrié plan Tarp à 30 milliards, selon les projections de Timothy Geithner, le secrétaire au Trésor. Un coût « remarquablement bas » comparé aux précédentes crises bancaires de l'histoire, faisait-il valoir la semaine dernière. Ancien premier assureur mondial, AIG s'était retrouvé à l'automne 2008 dans une situation critique, n'étant sauvé de la faillite que par l'injection massive de fonds publics. Au total, 182,3 milliards de dollars. Fin septembre, il avait détaillé son plan pour rembourser la totalité de ces aides d'ici à fin 2012. Il va notamment s'acquitter de 20 milliards de dollars auprès de la Réserve fédérale de l'Etat de New York, somme qu'il pourra verser grâce à l'introduction en Bourse de sa filiale asiatique AIA et à la cession de sa branche américaine d'assurance-vie Alico à Metlife. A elles seules, ces deux opérations lui ont rapporté près de 37 milliards de dollars. Jérôme Marin, à New York
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