Les titres grecs en passe de devenir vraiment « spéculatifs »

La perspective d'une dégradation de la notation de la Grèce en catégorie spéculative par Fitch a induit ce mercredi une nouvelle hausse des primes de risque sur les obligations grecques, irlandaises et portugaises. Ainsi, l'écart de taux entre les titres à 10 ans grecs et leurs homologues allemands a de nouveau dépassé les 900 points de base (9 %), à 904 points, soit 22 points de plus que mercredi dernier. La prime de Lisbonne a elle augmenté mercredi de 9 points à 362 points et celle de Dublin de 11 points à 600 points, contre respectivement 339 et 519 points il y a 8 jours.Fitch a placé mardi soir la Grèce sous surveillance négative. La revue sera achevée en janvier et traduit « une probabilité accrue » de dégradation de son « BBB- », le dernier cran avant la catégorie spéculative. « Cette mise sous surveillance entretient le flot des mauvaises nouvelles en provenance des agences de notation, ce qui a tendance à peser sur les marchés », explique Sébastien Barbe, responsable taux chez Rothschild & Cie. « La perspective de nouvelles dégradations pousse les taux à la hausse, ce qui dégrade la situation financière des États et crée un cercle vicieux », s'inquiète Eric Bourguignon, responsable taux chez SwissLife AM.Après la mise sous surveillance de l'Espagne et la dégradation de l'Irlande, l'agence Moody's a souligné mardi qu'elle pourrait abaisser la note « A1 » du Portugal. Déjà notée « Ba1 » et « BB+ » par Moody's et S&P, la Grèce serait classée dans la catégorie spéculative par les trois agences dans le cas d'une dégradation par Fitch. Certes, la BCE a annoncé en mai qu'elle accepterait les titres grecs quelle que soit leur notation lors de ses opérations de refinancement pour soulager les banques. Mais une dégradation pourrait déclencher des mouvements de vente. « Beaucoup de gérants et d'assureurs se désengagent des dettes spéculatives ou qui n'entrent plus dans la composition des indices de référence », avertit Eric Bourguignon. « La question de la sortie des dettes grecques, irlandaises et portugaises de certains indices est à mon sens surmédiatisée, car elles n'en représentent que quelques pourcents. Cela poserait en revanche beaucoup plus de problème pour une dette comme celle de l'Italie », nuance Sébastien Barbe. Julien Beauvieux
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