IBM, Oracle et les autres cherchent à acheter des logiciels ultra-spécialisés

Marketing, logistique, finance... Les éditeurs de logiciels opérant sur des niches attisent les convoitises des grands groupes de technologie. Au cours des six derniers mois, le géant américain IBM a mis la main sur trois de ces super-spécialistes. Pour 480 millions de dollars, l'américain Unica, qui édite des logiciels analysant par exemple le comportement des consommateurs sur des sites de commerce en ligne, est ainsi passé dans le giron de « Big Blue ». Deux mois plus tôt, c'est l'éditeur américain Coremetrics, dont les logiciels étudient l'utilisation des réseaux sociaux par les internautes, qui était tombé dans l'escarcelle d'IBM. Quelques semaines auparavant, le groupe de Sam Palmisano avait croqué Sterling Commerce, axé, lui, sur les logiciels de logistique, pour 1,4 milliard de dollars.Demande des entreprisesCes opérations, et bien d'autres, ont montré que les mastodontes de la high-tech étaient prêts à racheter des acteurs de niche pour des sommes représentant près de trois fois le chiffre d'affaires des cibles, selon le cabinet Deloitte. Si ces éditeurs de logiciels spécialisés suscitent autant d'intérêt, c'est parce qu'ils permettent aux grands groupes généralistes d'ajouter des cordes à leurs arcs. Et, partant, de mieux satisfaire la demande des entreprises, qui souhaitent de plus en plus avoir affaire à un nombre restreint d'interlocuteurs, dans le cadre de leurs investissements informatiques. Parmi les futures proies identifiées par le bureau d'analyses financières Jefferies figure le britannique Misys, qui édite des logiciels pour les fonds d'investissement et autres acteurs des marchés financiers, un domaine au moins aussi porteur que celui du « Web marketing ». De fait, Mysis lui-même vient de racheter son concurrent irlandais Sophis, alors que c'est plutôt Oracle qui était attendu sur cette opération. L'éditeur américain de logiciels, numéro deux mondial du secteur derrière Microsoft, pourrait se consoler avec le français Murex, dont les logiciels, comme ceux de son rival Sophis, sont destinés au secteur financier. Une autre catégorie d'acteurs de niche a le vent en poupe : celle des éditeurs de logiciels d'ingénierie pour les secteurs de l'énergie et de la marine. Et Jefferies de citer le britannique Aveva, une cible potentielle pour de grands éditeurs comme Oracle et Dassault Systèmesave;mes. Les géants de la high-tech sont d'autant plus enclins à procéder à ces opérations de croissance externe qu'ils sont assis sur un tas d'or. Les dix premiers groupes technologiques du monde disposent au total d'une trésorerie de 290 milliards de dollars, d'après le cabinet Ernst & Young. Et le financement d'acquisitions constitue l'un des meilleurs moyens de la faire fructifier. Mais les acquéreurs ne sont pas les seuls gagnants. Les éditeurs rachetés trouvent eux aussi leur compte dans ces opérations car ils n'ont bien souvent pas les reins assez solides pour développer leurs technologies de pointe.
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