Le dynamisme allemand éperonne l'euro

Au terme d'une semaine où les bonnes nouvelles sur la santé économique de l'Allemagne ont pullulé, l'euro s'est installé à son meilleur niveau depuis deux mois face au dollar, à plus de 1,3550, tout en se raffermissant par rapport à la plupart des grandes monnaies. Après la révision en hausse de 1,8 % à 2,3 % des prévisions de croissance allemande pour 2011 et la prédiction d'une réduction du déficit budgétaire en dessous de la ligne rouge de 3 % de Maastricht, puisqu'il tomberait à 2,5 % du PIB cette année, c'est le fétiche indice Ifo du climat des affaires outre-Rhin qui a conquis les acheteurs d'euros. Le baromètre de l'institut de conjoncture de Munich s'est en effet propulsé à son plus haut niveau depuis qu'Ifo relève les statistiques de l'Allemagne réunifiée en 1991, soit 110,3 en janvier. Parallèlement, l'indice de confiance des milieux industriels français, compilé par l'Insee, a lui aussi surpris par sa vigueur : il est monté de 102 en décembre à 108 en janvier. Cet indicateur, qui s'était effondré comme d'autres lors de la crise mondiale, se situe désormais huit points au-dessus de sa moyenne de longue période et affiche son meilleur résultat depuis le premier trimestre 2008, soit avant le début de la récession.Fonds de soutien européenCette embellie conjoncturelle, qui ne devrait pas être passagère puisque les indices de confiance sont des indicateurs avancés, soutient d'autant plus l'euro que la Banque centrale européenne (BCE) a durci le ton sur l'inflation. Même si un fossé sépare encore ses premiers aboiements du temps où elle mordra vraiment, l'idée fait son chemin que dès cette année les rendements qui assortissent l'euro vont monter, via un relèvement du taux directeur de la BCE, qui stationne à 1 % depuis mai 2009. Déjà, la lente érosion des taux obligataires renforce sa rémunération à long terme, le rendement du Bund allemand ayant retrouvé son plus haut niveau depuis avril dernier, à 3,18 % à la veille du week-end, venant d'un plancher de moins de 2,80 % en septembre dernier.Enfin, la reprise de la monnaie unique est sous-tendue par les avancées vers un renforcement du fonds de soutien européen. Mais la plupart des économistes estime que son potentiel de reprise supplémentaire est limité. Tout au plus voient-ils le couple aborder la zone de 1,37, sans grande conviction. Les analystes chartistes ont identifié un butoir solide à 1,3576, que le marché a testé vendredi. Il correspond à la mi-chemin entre le point haut atteint au début novembre juste au-dessus de 1,42 dollar pour 1 euro et le point bas du début janvier à 1,2870, mais devra être franchi durablement pour ouvrir une nouvelle phase haussière. Isabelle Croizard
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