France Télévisions impose un nouveau préalable à la vente de sa régie

Le 3 février, le conseil d'administration (CA) de France Télévisions approuvait l'ouverture de négociations exclusives avec un consortium Lov Group (Stéphane Courbit) et Publicis, pour céder la régie France Télévisons Publicité. Mardi 23 février, un communiqué de France Télévisions annonce la création de deux groupes de travail chargés d'établir la liste des garanties exigées du repreneur. Ils rendront leurs conclusions mi-mars et, précise France Télévisions, en soulignant la phrase : « C'est alors que pourront s'engager les négociations exclusives. » Le premier groupe, animé par Patrice Duhamel, directeur général, doit statuer sur les aspects éditoriaux, c'est-à-dire ériger des règles afin que les nouveaux actionnaires n'interfèrent pas sur les programmes de France Télévisions. Au cas où ils seraient tentés de faciliter la vente de publicité par la régie, ou de favoriser des programmes produits par des sociétés de Stéphane Courbit, par ailleurs producteur. Le second groupe, confié à Damien Cuier, autre directeur général, doit plancher sur les aspects commerciaux et concurrentiels de ce projet de cession. Le mandat, confié le 3 février par son CA au PDG Patrick de Carolis, mentionnait bien des « clauses juridiques très claires et précises », sur ces aspects à intégrer au « futur contrat de cession ». Mais il n'était nullement question d'un préalable à l'ouverture de négociations exclusives.critiquesLa direction de France Télévisions semble donc prendre son temps, alors que la cession soulève de plus en plus de critiques. Les dirigeants français du groupe publicitaire Omnicom, Hervé Brossard et Bertrand Beaudichon, ont publié lundi une lettre ouverte aux ministres de la Culture et de l'Économie, pour exposer les « conséquences extrêmement graves - perte de transparence, dérégulation de la concurrence et conflit d'intérêts » qu'entraînera sur le marché publicitaire la position du groupe Publicis. La lettre ouverte demande un renforcement des règles de confidentialité afin, notamment, que les agences du groupe Publicis ne puissent avoir connaissance des conditions de prix accordées aux clients d'autres agences par la régie France Télévisions (dont Publicis sera actionnaire).Une polémique a également été lancée par le site d'information Mediapart, sur le prix de cession jugé « cass頻. Selon les documents remis au CA et mis en ligne par Mediapart (et dont France Télévisions a échoué à obtenir, en référé, le retrait), Lov-Publicis acquiert 65,1 % de France Télévisions Publicité pour 16 millions d'euros (hors compléments à venir prévus au contrat) . Soit une valorisation de 24,6 millions. Mais la société était riche d'une trésorerie nette de 13,4 millions d'euros fin décembre 2009. La transaction la valoriserait donc 11,2 millions d'euros. Isabelle Repito
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