L'Europe finance une batterie géante pour stocker l'énergie renouvelable

C\'est une avancée majeure réalisée par une petite entreprise grenobloise, McPhy Energy, en coopération avec sept autres partenaires européens. Son exploit : 39 mégawattheures (MWh) de capacité de stockage, soit deux cents fois plus que les batteries qu\'elle avait jusque là commercialisées.Née en 2008, cette start up, associée au CNRS, a mis au point un système de stockage d\'hydrogène sous forme solide grâce à des hydrures de magnésium. Ce système permet d\'emmagasiner une énergie (par exemple d\'origine renouvelable) en la transformant en hydrogène par électrolyse, puis de la restituer ultérieurement sous forme d\'électricité grâce à une pile à combustible. \"Le gros avantage, c\'est que notre système fonctionne à basse pression\", précise le président du directoire, Pascal Mauberger. Le stockage de l\'hydrogène se fait donc sans danger.De 4 kilos à une tonne d\'hydrogèneJusqu\'ici, McPhy a vendu quelques exemplaires de batteries contenant de 4 à 5 kilogrammes d\'hydrogène solide. \"Nous en avons aussi un de 15 kg qui tourne dans un laboratoire du CEA et nous en commercialiserons un modèle de 100 kg début 2013, qui permettra à des industriels de disposer d\'environ deux jours de back up en énergie\", indique Pascal Mauberger.Mais avec INGRID, le projet annoncé ce lundi 23 juillet par McPhy et les sept autres partenaires et financé par l\'Union européenne, on passe à une toute autre échelle. Ce démonstrateur contiendra en effet une tonne d\'hydrogène, ce qui correspond à une capacité de stockage de 39 mégawattheures (MWh), soit l\'équivalent d\'une centrale solaire ou éolienne de taille moyenne.Hydrogène décarbonéC\'est dans la région italienne des Pouilles, où les énergies renouvelables (solaire, éolienne, biomasse) sont déjà bien développées avec 3.500 MW installés, que le démonstrateur va être construit, en partenariat avec Engineering Ingegneria Informatica, l\'Agenzia per la tecnologia e l\'Innovazione (autorité locale), Enel Distribuzione (filiale de l\'électricien national et plus grand distributeur d\'électricité italien) et les instituts de recherche Ricerca sul Sistema Energetico et TECNALIA (Espagne).Le Belge Hydrogenics transformera l\'énergie fournie par des sources renouvelables en hydrogène par électrolyse, \"ce qui permet de fabriquer un hydrogène non carboné\", précise Pascal Mauberger. Le projet contient également un volet de gestion prévisionnelle du stockage afin d\'équilibrer l\'approvisionnement et la demande dans un contexte où les énergies renouvelables, essentiellement intermittentes, constitueraient une part importante du mix énergétique.Enel partenaire du projetD\'un montant total de 23,9 millions d\'euros, dont 13,8 millions d\'euros financés par l\'Union européenne, INGRID, dont la participation de l\'électricien Enel prouve le sérieux aux yeux de Pascal Mauberger, doit contribuer à démontrer le rôle de l\'hydrogène dans les problématiques de stockage de l\'énergie et donc l\'intégration des énergies renouvelables.
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