Inflation ou déflation : le lingot toujours gagnant

Avoir confiance dans l'économie mondiale, ses banques centrales, son système financier, ses entreprises. Ou pas. Voilà le dilemme auquel sont confrontés les investisseurs. La ruée vers l'or de ces derniers jours, qui a conduit l'or de sommet en sommet jusqu'à 1.293,50 dollars mercredi au fixing de Londres, soutient l'hypothèse d'une confiance toute relative. Personne ne croit plus au dollar tout puissant, que la Fed a l'intention de dévaloriser par sa politique de rachat de bons du Trésor. Et l'on ne croit guère plus aux marchés actions, reflet d'une activité économique froissée avec la croissance, ou aux obligations qui offrent des rendements modestes pour la plupart d'entre elles. « La hausse de l'or se constate sous toutes les latitudes?: il n'y a pas une monnaie qui parvienne à résister à l'envol de l'or?! » s'exclame Richard Davis, responsable des fonds matières premières chez BlackRock. Le repli sur le métal jaune est en effet une tendance globale, même si les acheteurs répondent à des motivations variées.Les pessimistes craignent un recul de l'activité mondiale conjuguée à des hausses de prix, soit une situation de déflation. Et les plus optimistes anticipent, de leur côté, de la croissance, certes, mais accompagnée d'inflation. Dans les deux cas, la meilleure réponse à ces angoisses diffuses reste de transformer ses actifs en or. Que ce soit en achetant des onces d'or pour les conserver dans un coffre-fort, ou pour en parer sa promise. « La demande de bijoux est erratique, mais elle finira par suivre le mouvement de la demande d'or », assure Richard Davis. Comme une majorité d'experts aujourd'hui, le gérant anticipe une trajectoire encore plus proche des étoiles pour l'once.Entre les angoisses des investisseurs et le coût de production de l'or, l'once a peu de chances de baisser à court terme. Les réserves de minerai se trouvent de plus en plus profondément sous terre, et sont de plus en plus compliquées à dissocier des autres composants du sol. « On peut encore trouver des gisements dont le coût de production est de 800 dollars par once aujourd'hui, mais ce coût devrait grimper dans les prochaines années », affirme un spécialiste. Goldman Sachs voit l'once à 1.355 dollars en 2011, Barclays à 1.300, mais d'autres experts sont encore plus optimistes. Ne serait-ce que parce que le dernier record de l'or, en 1981, renvoie à une valeur de l'once d'or nettement plus élevée que celle d'aujourd'hui, soit 2.300 dollars par once si l'on corrige la trajectoire du métal de l'inflation supportée par le billet vert. Aline Robert
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.