Encore un petit effort. En progressant d'un point à 98 unités en septembre, l'indice synthétique de l'Insee mesurant le moral des industriels n'est plus qu'à deux petits points de sa moyenne de sa longue période. Voilà pour l'anecdote. Plus notable est le redressement quasi continu des perspectives générales de production, entamé depuis mi-2008. «?Les anticipations des industriels sont bien meilleures qu'au début de l'été?», constate Alexander Law chez Xerfi. Principale explication, le très net redressement des carnets de commandes à l'export qui soutiennent les carnets de commandes globaux (+ 5 points). «?C'est par exemple très visible dans la chimie, secteur très ouvert sur l'extérieur?», observe Nicolas Bouzou chez Xerfi.FragilitésAu regard de cette amélioration de la conjoncture, peut-on en déduire que la crise est désormais passée?? Malheureusement non. Fin juin, le PIB n'avait retrouvé que son niveau du premier semestre 2007. Malgré un rebond de la production, le niveau d'activité de l'industrie a tout juste retrouvé celui atteint en 1997. Alors qu'Euler Hermes Sfac table sur un niveau de défaillances record cette année, avec 65.900 entreprises en redressement ou liquidation judiciaires ou en procédure de sauvegarde («?La Tribune?» de mercredi 22 septembre), les économistes restent mesurés, certains secteurs demeurant encore fragiles. C'est notamment le cas de l'automobile. Même si les cadences de production ont légèrement accéléré au cours de l'été dans les usines encore implantées dans l'Hexagone, la fin de la prime à la casse gouvernementale ne laisse pas augurer de lendemains qui chantent. Même s'il devient perceptible pour certains, le bout du tunnel est encore assez éloigné pour beaucoup. Fabien Piliu

latribune.fr

26 Sept 2010, 0:15

Partager :