La baisse de prix n'est pas visible sur l'addition

estaurationBaisser ses prix, c'est bien. Que le consommateur s'en rende compte, c'est mieux. L'Umih, l'un des syndicats représentant les restaurateurs, annonce que, selon son nouvel observatoire mis en place avec le cabinet Gira Conseil, 76 % des établissements ont baissé leurs prix depuis le 1er juillet, après la mise en place de la TVA à 5,5 % dans la restauration. Mais trois sur dix ont baissé leurs prix sur 7 produits ou moins. Pas assez pour que ce soit « visible ». Les consommateurs et les politiques estiment cinq mois après l'entrée en vigueur de la nouvelle TVA que les restaurateurs n'ont pas joué le jeu. D'autant que la mobilisation des restaurateurs est faible dans les régions les plus fréquentées telles que le sud de la France, la Bretagne et Paris.Considérés comme des profiteurs d'une mesure qui coûte environ 2 milliards d'euros par an au budget de l'État, les restaurateurs sont désormais sous la menace d'une remise en cause de la TVA à 5,5 %. Le secrétaire d'État chargé des petites et moyennes entreprises, Hervé Novelli, a adressé un « coup de semonce » aux représentants du secteur et demande des actes forts avant decembre. Message reçu cinq sur cinq dans les syndicats, qui repartent sur le terrain pour tenter de mobiliser leurs troupes. L'Umih prépare une campagne de communication pour les restaurateurs et leurs clients. La présidente de l'Umih, Christine Pujol, milite pour qu'« aucune conclusion hâtive ne soit prise ». Selon elle, il faut au moins une année complète pour juger de l'efficacité sur les prix, le social et l'investissement, qui constituent les trois volets des promesses faites à l'État.nombre de faillites élevéLe président de Gira Conseil, Bernard Boutboul, souligne que la conjoncture reste difficile pour les restaurateurs. Depuis le début de l'année, leur chiffre d'affaires est en retrait de 8 % à 15 %, dans le sillage de 2008. Le segment de la restauration rapide, qui avait bien résisté jusqu'à présent, se contente cette année d'une hausse de 2 % à 3 % de ses ventes, après 8 % à 13 % en 2008. Le nombre de faillites dans le secteur reste élevé (1.046 dossiers, + 12,7 %, au troisième trimestre 2009), selon Altares. Sans la baisse de la TVA, la situation aurait peut-être été plus grave. Héléna Dupuy
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