Londres et Madrid englués dans la récession

conjonctureLes pays membres de l'Union européenne avancent en ordre dispersé. La France et l'Allemagne, qui ont renoué avec la croissance dès le printemps, semblent bien installées sur les rails de la reprise. L'activité dans le secteur privé français a bondi en octobre pour atteindre son plus haut niveau depuis près de trois ans, selon l'indice Markit. En revanche, le Royaume-Uni et l'Espagne restent englués dans la récession. L'économie britannique s'est contractée de 0,4 % cet été, pour le sixième trimestre consécutif, tandis qu'en Espagne, le chômage touchait 17,9 % de la population active au troisième trimestre. Au Royaume-Uni, le recul du PIB a fait l'effet d'une douche froide. L'activité a reculé de 0,7 % dans l'industrie et de 0,2 % dans les services. Or, les économistes tablaient sur une légère progression. De plus, l'Office national des statistiques (ONS) dit n'avoir jamais enregistré une période de contraction de l'activité aussi longue depuis 1955. Le PIB britannique s'est contracté de 5,9 % depuis le début de la crise.statistiques « atroces » Ces données sont « atroces », a estimé James Knightley d'ING, remarquant que « le Royaume-Uni pourrait être la seule grande économie à s'être contractée au troisième trimestre ». À huit mois des élections législatives, ces statistiques sont un mauvais coup pour Gordon Brown et le Labour.La situation de l'Espagne n'est guère plus réjouissante. « La reprise n'est pas pour demain », soulignent les économistes de BNP Paribas, qui tablent sur un nouveau recul de 0,6 % du PIB au troisième trimestre. L'Espagne pourrait en fait connaître trois années consécutives (2008 à 2010) de récession avec une contraction de l'économie qui pourrait approcher 10 points de PIB. Hier, Madrid a approuvé un plan de relance de 5 milliards d'euros pour le bâtiment et les travaux publics en 2010 afin de soutenir un secteur sinistré et créer 200.000 emplois.Contrairement à l'industrie britannique, qui bénéficie de la dépréciation de la livre sterling, l'Espagne doit s'accommoder d'un euro fort. Xavier Timbeau, directeur du département analyse et prévision de l'OFCE, estime que « l'Espagne devrait bénéficier dans les prochaines années de la réallocation des investissements industriels au sein de la zone euro ». Le marché du travail ibérique est l'un des plus flexibles d'Europe et le niveau élevé du chômage devrait entraîner une baisse des coûts salariaux. n
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