L'emploi des jeunes est un enjeu partagé. Mardi, à l'occasion des premières rencontres nationales de « Nos quartiers ont des talents », organisées à Marne-la-Vallée, la présidente du Medef a précisé qu'elle inaugurait ce jour même avec FO sur ce thème les rencontres bilatérales avec les leaders syndicaux. Des rendez-vous évoqués avant que le chef de l'Etat n'insiste lui-même sur l'emploi des jeunes lors de son discours télévisé. « Nous voulons trouver un socle d'actions communes avec des solutions innovantes et structurantes. Les solutions viendront des relations entre écoles et entreprises, entre enseignants et entreprises », a martelé Laurence Parisot.C'est d'ailleurs sous son impulsion que « Nos quartiers ont des talents » a pris une dimension nationale. Créée en 2005 par le président du Medef 93 Ouest, Yazid Chir, cette association vise à rapprocher les jeunes diplômés (licence ou master) des quartiers dits sensibles et les chefs d'entreprise. « L'idée, simple, était de changer d'image en recrutant dans nos quartiers », explique Yazid Chir, également président de Neocles corporate, une filiale d'Orange située à Saint-Ouen (lire interview ci-contre). Cela a pu se faire grâce à l'implication des universités de la banlieue parisienne telles Paris XIII Villetaneuse ou Paris VIII Saint-Denis. De 200 jeunes, 80 entreprises et 30 parrains, l'opération concerne aujourd'hui 5.000 jeunes, 500 entreprises partenaires (au premier rang desquelles la Société Généralecute; Générale, France Télécome;lécom, BNP-Paribas, LVMH, le Crédit Agricolegricole) et 2.100 parrains. En moyenne, les diplômés participants au dispositif trouvent un emploi en 6 mois contre 12 mois au niveau national. Les parrains les aident à mettre en avant leurs compétences et leur ouvre leurs réseaux, sésame indispensable pour ces diplômés souvent discriminés par leurs origines.« Mobilité réciproque »L'ambition est désormais de passer à 20.000 jeunes diplômés suivis par an d'ici à 2015. Un objectif qui passe par une coopération plus étroite entre entreprises et universités. Le Medef et la Conférence des présidents d'universités (CPU) ont ainsi signé mardi matin une convention-cadre qualifiée d'« historique », même si de nombreux échanges existent déjà localement. « C'est le symbole de relations constructives entre les deux pour l'insertion des jeunes et d'une plus grande réussite des entreprises de notre pays », a salué Lionel Collet, le président de la CPU, à l'origine de l'initiative. Outre une meilleure implication des entreprises dans les formation initiale et continue (stages, alternance, chaires...), l'accord vise à développer les contrats de recherche « associant laboratoires universitaires et industriels », de promouvoir le doctorat, de favoriser la « mobilité réciproque » entre universitaires et responsables d'entreprises ainsi que la création d'entreprises par les écoles doctorales. Des relations jusqu'ici préemtées par les grandes écoles.
L'insertion des jeunes des quartiers rapproche entreprises et universités
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