McKinsey propose un outil pour aider à faire face aux pénuries d'eau

eau40 % des besoins en eau dans le monde risquent d'être insatisfaits en 2030. C'est le résultat alarmant de l'étude que publie aujourd'hui le cabinet de conseil en stratégie McKinsey. Mais, bonne nouvelle, sous réserve de surmonter quelques barrières de taille (politiques, culturelles, éducationnelles), il existe suffisamment de leviers techniques pour combler cet écart. Leur mise en ?uvre coûterait de 40 à 50 milliards de dollars par an d'ici à 2030. Autre enseignement de l'étude, le problème ne peut se résoudre qu'au niveau local et en mettant autour de la table acteurs publics et privés, ONG et agriculteurs.La demande annuelle mondiale, aujourd'hui de 4.500 milliards de mètres cubes (dont 3.100 pour l'agriculture), devrait atteindre 6.900 milliards de mètres cubes en 2030. Or le volume d'eau accessible, durable (dont le prélèvement ne met pas en danger l'écosystème) et fiable (disponible de 90 % à 95 % du temps) ne représente que 4.200 milliards de mètres cubes. Pour un tiers de la population mondiale, cet écart entre demande et offre sera même supérieur à 50 %. L'étude se concentre sur quatre pays (Brésil, Chine, Inde et Afrique du Sud) aux problématiques très distinctes et qui représentent en cumul 42 % de la demande mondiale. problématiques Le Brésil est surtout confronté au défi de l'urbanisation. En Inde, le problème comme la solution concernent surtout l'agriculture. En Chine, la plupart des leviers se trouvent dans l'industrie (ré-utilisation de l'eau, changement des process de fabrication, réparation des fuites, etc.) Pour chaque cas, le cabinet de conseil en stratégie a modélisé l'évolution de l'offre et de la demande en eau, et les leviers disponibles pour combler l'écart, en jouant sur l'offre ou sur la demande. Réduction de la surrigation, bon dosage des engrais, introduction du goutte-à-goutte, chaque levier (ici pour l'Inde) est représenté en fonction de son potentiel et de son coût. « En Chine, si on mettait en ?uvre tous les leviers par ordre économique, on parviendrait à un coût négatif », observe Sébastien Léger, directeur associé en charge des questions d'énergie et de changement climatique au sein de McKinsey. Pour chaque pays étudié, le potentiel de gains correspondant à la mise en ?uvre de tous les leviers dépasse l'écart projeté entre offre et demande. barrièresMais les barrières sont nombreuses. Méconnaissance des solutions, des économies qu'elles peuvent générer, disponibilité du capital nécessaire à l'investissement, difficulté technique de mise en ?uvre, caractère diffus des acteurs concernés? La courbe ne montre pas le niveau de difficulté de mise en ?uvre, pourtant l'un des critères de choix des solutions, avec le potentiel de gain réalisable et le coût. « Il y a différentes façons de parcourir la courbe », témoigne Sébastien Léger. Celle-ci doit permettre aux gouvernements et aux entreprises, concernées par la taille des marchés potentiels comme par les possibles restrictions d'utilisation de l'eau, de prendre des décisions stratégiques en la matière. Dominique Pialot
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