« L'objectif de 600.000 emplois créés ou maintenus

Vous organisez aujourd'hui avec le ministre de l'Écologie un Forum emplois verts. Quel est l'objectif ?Ce forum sera le premier « job dating » vert spécifiquement dédié à ces emplois. Nous allons proposer quelque 2.000 emplois à entre 6.000 et 8.000 candidats potentiels. Notre but est d'enrichir en emplois le Grenelle de l'environnement. Il faut à la fois développer les nouveaux métiers 100 % développement durable et implanter une logique développement durable dans des secteurs existants. Nous souhaitons montrer qu'on peut à la fois protéger notre environnement et créer des emplois.Combien y a-t-il d'emplois verts ?On estime à 450.000 le nombre d'emplois verts en France. On distingue plusieurs types d'emplois : ceux dont l'environnement est le c?ur de métier comme la protection de la nature, de la biodiversité, des paysages, etc. Ils représentent 6 % du stock d'emplois. On trouve aussi les métiers liés à des enjeux tels que le traitement des déchets ou des eaux usées, qui permettent de faire tourner notre économie dans le respect des règles de protection de l'environnement. Ceux-ci pèsent 50 % des emplois verts. Enfin, sont qualifiés de « verts » certains emplois plus éparpillés qui présentent une formation ou une facette en lien avec le développement durable. C'est le cas du bâtiment.Comment concrètement allez-vous impulser les choses ?Il faut du volontarisme. Le secteur automobile américain n'a pas vu venir l'évolution et n'a pas été aidé par les pouvoirs publics. Aujourd'hui, il paye cet immobilisme. Nous voulons donc accompagner la mue des secteurs industriels sans attendre. Pour les inciter à bouger, nous avons signé avec les entreprises et les syndicats des Engagements de développement de l'emploi et des compétences (EDEC) avec les secteurs de la chimie et du bâtiment, auxquels nous consacrons 70 millions d'euros. Nous allons faire de même avec l'énergie. Par ailleurs, Pôle emploi a comme projet de mettre à disposition un référent « emplois verts » au niveau de chaque bassin d'emploi, chargé d'accompagner les entreprises et de faire de la prospection des offres d'emplois verts.Que prévoyez-vous en termes de formation ?La formation est un enjeu majeur. Il faut monter en puissance, même si en cinq ans, on voit que les effectifs inscrits dans une formation initiale environnement ont augmenté de 22 % et ceux inscrits en formation continue de 40 %. Pour 2010, l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes prévoit 40.000 formations professionnalisantes aux métiers du développement durable. Il faudra aussi réfléchir avec les partenaires sociaux à la manière de consacrer une partie des fonds de la formation professionnelle à ces sujets. Je suis persuadé que la référence formation « emploi vert » deviendra un atout supplémentaire pour trouver un emploi ou progresser dans sa vie professionnelle.L'objectif de créer 600.000 emplois de 2009 à 2020, évoqué dans une étude du Boston Consulting Group (BCG), est-il réaliste malgré la crise ?D'abord, le rapport du BCG parle d'emplois « créés ou préservés ». Dans la crise, que s'est-il passé ? Les grands secteurs « verts » ont bien résisté. Les enjeux développement durable ont tiré la croissance dans le bâtiment, notamment via des créations d'entreprises, tandis que les embauches se poursuivent dans les transports. Nous pensons que l'objectif de 600.000 emplois créés ou maintenus d'ici à 2020 est atteignable? À condition de ne pas attendre pour développer ces secteurs. C'est notre travail conjoint avec Jean-Louis Borloo et Valérie Létard.
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