Faute de commandes, Renault fait chômer son usine normande de Sandouville

Pauvre usine ! Après avoir été le site phare, choyé car spécialisé dans le haut de gamme, l'usine Renault de Sandouville s'enfonce dans la crise. Le site normand devrait être affecté par 61 à 70 jours de chômage partiel en 2011, selon les syndicats. Soit presque le tiers du nombre de jours ouvrables ! Situé près du Havre, Sandouville suspend déjà sa production pendant... quatre semaines pour les fêtes de fin d'année. La situation ne devrait d'ailleurs pas s'améliorer avant le courant de 2012, année de l'arrivée sur les chaînes d'un futur utilitaire. Le constructeur lance d'ailleurs en ce moment les travaux dans les ateliers de peinture et de montage pour accueillir ce modèle promis par le PDG Carlos Ghosn et attendu comme le Messie.Cette ancienne usine des années 1960, qui a produit les fameuses R16, R25, Safrane, aura fabriqué cette année 4,5 fois moins de véhicules qu'en 2004 par exemple, c'est-à-dire 3,5 fois moins de Laguna, six fois moins d'Espace. Et, bien sûr, il n'y a plus de limousine Vel Satis, arrêtée et remplacée par la Latitude assemblée en Corée. Il est vrai qu'il s'était assemblé à peine 1.180 Vel Satis l'an dernier, contre plus de 200.000 Mercedes E et... 100.000 Renault Safrane dans les meilleures années de cette grande berline produite entre 1992 et 2001.Le déclin de Sandouville aura donc accompagné celui de la gamme moyenne supérieure et du haut de gamme de l'ex-Régie. La Laguna, légèrement restylée cet automne, n'est d'ailleurs pas près d'être remplacée et le grand monospace non plus. Pis, il n'est même pas certain que Sandouville hérite de ces futurs modèles. Le prochain Espace, sur lequel Renault a beaucoup tergiversé, pourrait ainsi migrer vers Douai, dans le nord de la France, qui fabrique déjà les monospaces compacts Scénic. Sandouville n'emploie plus que 2.300 personnes, contre 5.300 il y a six ans ! C'est devenu l'une des plus petites usines automobiles françaises.Renault, qui fabrique à peine plus de 20 % de ses voitures en France, a tendance à privilégier dans l'Hexagone la production des véhicules utilitaires, des modèles dont les fortes marges permettent, selon lui, de compenser les surcoûts salariaux. Mais un fourgon ne sera pas suffisant pour donner une réelle visibilité à Sandouville. Alain-Gabriel Verdevoye
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.